jeudi 30 juillet 2009

Ô temps ! Emporte le vent (et la pluie, et la grisaille!)

Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? Combien de temps ta rage éludera-t-elle nos lois ? A quel terme s'arrêtera ton audace ? Quoi ! ni la garde qui veille la nuit sur le mont Palatin, ni les forces répandues dans toute la ville, ni la consternation du peuple, ni ce concours de tous les bons citoyens, ni le lieu fortifié choisi pour cette assemblée, ni les regards indignés de tous les sénateurs, rien n'a pu t'ébranler ! Tu ne vois pas que tes projets sont découverts ? que ta conjuration est ici environnée de témoins, enchaînée de toutes parts ? Penses-tu qu'aucun de nous ignore ce que tu as fait la nuit dernière et celle qui l'a précédée, dans quelle maison tu t'es rendu, quels complices tu as réunis, quelles résolutions tu as prises ? Ô temps ! ô moeurs ! Tous ces complots, le sénat les connaît, le consul les voit, et Catilina vit encore ? Il vit, que dis-je ? il vient au sénat ; il est admis aux conseils de la république ; il choisit parmi nous et marque de l'oeil ceux qu'il veut immoler. Et nous, hommes pleins de courage, nous croyons faire assez pour la patrie, si nous évitons sa fureur et ses poignards ! Depuis longtemps, Catilina, le consul aurait dû t'envoyer à la mort, et faire tomber ta tête sous le glaive dont tu veux tous nous frapper.
Cicéron
Cette célèbre tirade de Cicéron devant le Sénat romain, c’est au temps que je l’adresse! Aux cieux anglais qui ne savent qu'être gris ! A la pluie anglaise qui ne cesse de tomber tous les jours, toutes les heures ! Aux sombres nuages anglais qui couvrent si bien nos têtes qu’ils nous font oublier jusqu’à l’idée de soleil ! Quoi ? il ferait donc chaud dans d’autres contrées ! Où, que j’y accoure dans l’heure ! On me dit qu’il fait chaud à Rome ? Que le soleil y est brûlant ! Que l’on y transpire ! Mais qu’est-ce que le soleil ? Le ciel peut-il être bleu après 5h du matin ? C’est possible ? Ô temps ! Ô temps ! je t’en conjure ! suspend tes nuages et ta pluie et ton vent ! C’est l’été, non ? Ou déjà septembre ?
Mais sous mon parapluie je m’égosille pour des prunes: je n’ai pas le talent de Marcus Tullius, alors le temps ne m’écoute ni ne m’entend, il pense même que de Cicéron je n’ai que le pois-chiche (attention, jeu de mots : cicéron en latin signifie pois-chiche !) mais moi... dans la tête!
Ceux qui ont un oeil de lynx auront reconnu ci-dessus Marc-Aurèle et non Cicéron (et je vous prie, ayez l’obligeance de ne pas ajouter « c’est pas carré » après le nom de l’illustre orateur !). De près, ce pauvre Marc-Aurèle (aucun lien non plus avec le casse-pied Marco-Faugiel) semblait transpirer sous la verrière du British Museum, sa peau scintillait comme jadis sur le forum.

2 commentaires:

asiemutée a dit…

"Si les bars à Londres avaient des terrasses comme à Paris, on y boirait des verres de pluie."
Somerset Maugham
Peuchère, comme on dit dans ma région, du côté de Marseille, "nous l'eau, on la noie dans le pastis" ...
Plus sérieusement, je compatis et te souhaite des cieux plus cléments pour les prochains jours !!

Agnès a dit…

Malheureusement, hier, les meteorologues anglais se sont excuses: ils avaient predit un ete caniculaire, mais maintenant ils disent qu'en aout ce sera parapluie tous les jours! Je me dis que la aussi ils peuvent se tromper?!