mardi 7 juillet 2009

"La simplicité du génie, tout est là"

Toutes les familles heureuses se ressemblent. Chaque famille malheureuse, au contraire, l’est à sa façon.
Tout était sans dessus dessous dans la famille Oblonski...

Anna Karénine de Tolstoï

Je l’avais lu pour la première fois il y a 20 ans environ. En Espagne, au bord d’une piscine ou de la mer, entre deux baignades. Ses deux volumes à la typographie minuscule en portent encore la trace : pages gondolées, couleur jaunâtre de la tranche plus claire à l’emplacement de mes doigts. Ce n’est qu’en regardant dernièrement une adaptation de la BBC de 1978 que j’ai réalisé qu’il me fallait relire ce pavé de plus de 1000 pages auquel je n’avais pas compris grand chose.

10 épisodes d’une heure. Tournage en studio avec un seul extérieur: nous sommes à Saint-Pétersbourg, il neige, un traîneau s’arrête devant un bâtiment aux murs jaunes. Un train, essentiel pour le début et la fin du roman. De magnifiques robes, des bijoux étincelants, de beaux uniformes et des tuniques de paysans en laine blanche. Générique basique. Et des acteurs anglais prodigieux.

J’étais un peu dubitative quand le Comte Alexei Kirillovich Vronsky fait son entrée en scène. Mais je l’ai vite trouvé irrésistible. « Partout où vous serez, je veux être » susurre-t-il à la belle Anna Karénine. Au fil des épisodes je n’ai plus pu m’en passer, jusqu’à en rêver.

Aujourd’hui je me suis procuré la nouvelle édition en Livre de poche. Un seul volume tout blanc d’où se détache le noir de la chevelure de l’héroïne du roman. Pas de mer à l’horizon, pas de risques d’éclaboussures, et l’impression de lire cette histoire pour la première fois, avec des yeux et un coeur neufs.

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