Jamais le British Museum n’aura eu de membre plus assidue : au fil de l’été, à moi la turbulente histoire du château-fort de Tutbury dans le Staffordshire, la symbolique des arbres dans la peinture indienne contemporaine, les rituels de l’Udayagiri - le site-clé de la dynastie Gupta, et la finesse des céramiques chinoises de la Sir Percival David Collection! Et cet après-midi-là, j’inaugurais cet alléchant programme avec des films sur les danses de la cour royale de Java qu’accompagne un ensemble musical traditionnel, le Gamelan.Descendre dans le sous-sol du British Museum, c’est impressionnant. Marches incrustées de fossiles, murs nus, lumières tamisées, ambiance feutrée, silence respectueux : on oublie très vite la foule des visiteurs au-dessus de nos têtes. Et quel espace ! Aidés par une architecture dépouillée, on croirait pénétrer dans les entrailles d’un temple antique pour se faire initier aux mystères d’Eleusis !
L’auteure des films avait beau nous avoir prévenus que sa caméra était rudimentaire et qu'elle ne savait pas s’en servir, la déception fut grande. On n’y apprenait pas grand chose sur la danse javanaise : on ne voit jamais une danse de plus de trente secondes, aucune des danseuses ne tient en entier dans un plan, elles arboraient l’air renfrogné de gens qui s’ennuient à mourir, quant aux musiciens, ils tapent sur des tambours de diverses tailles, l’esprit ailleurs... tandis que l’assistance mange du riz servi dans de grandes feuilles vertes.
L’auteure des films avait beau nous avoir prévenus que sa caméra était rudimentaire et qu'elle ne savait pas s’en servir, la déception fut grande. On n’y apprenait pas grand chose sur la danse javanaise : on ne voit jamais une danse de plus de trente secondes, aucune des danseuses ne tient en entier dans un plan, elles arboraient l’air renfrogné de gens qui s’ennuient à mourir, quant aux musiciens, ils tapent sur des tambours de diverses tailles, l’esprit ailleurs... tandis que l’assistance mange du riz servi dans de grandes feuilles vertes.
Après la projection, une enquête à main levée révèlera que j’étais une des seules à n’être jamais allée en Indonésie. Notre chercheuse fut ensuite mise sur la sellette par une authentique Javanaise, étudiante de son état et, agacée, elle la renvoya à ses chères études en se réfugiant derrière « ses livres et ses nombreux articles » sur le sujet . Tout en avouant qu’elle n’avait pas mis les pieds à Java depuis 10 ans, n’ayant reçu aucun subsides de son université, elle nous a expliqué que peut-être, au moment où nous parlions, ces danses avaient disparu, et qu’il faudrait attendre le travail de recherche d’une de ses étudiantes pour en savoir plus. Elle attendra sans moi... C’était amusant malgré tout de se retrouver parmi des retraités aimant les voyages au long cours. Venue en savoir plus sur les danses javanaises, c’est avec un poème de Raymond Carver que j’ai quitté le musée : il ornait le mur d’une exposition temporaire. C’est ça le charme du British Museum, qui saura toujours vous aguicher et vous faire tomber dans ses rêts.
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