mardi 21 juillet 2009

A 6-foot-3-inch rabbit

Elwood P. Dowd (James Stewart) sort de chez lui. Sur le seuil de la porte il s’efface pour laisser passer quelqu’un qu’on ne voit pas. C’est de la bouche de sa soeur Veta qu’on apprendra plus tard que son meilleur ami, son confident, s’appelle Harvey. Harvey est un lapin géant et invisible ! C’est stupéfiant !
Ce film de Henry Koster, qui date de 1950, est hilarant, notamment pour ses quiproquos : par exemple quand Veta explique au psy de l’asile cette situation c’est elle qui se fait enfermer !
Mais il n’est pas seulement à mourir de rire, il est émouvant aussi. Elwood est un doux dingue attachant et ce sont les autres, ceux qui sont supposés être équilibrés, qui sont incohérents, coincés, stressés, déprimés et violents.
Quand le directeur de l’asile se met à voir le lapin aussi, devant les portes qui s’ouvrent comme poussées par une main invisible, quand Veta et Wilson (le gros bras de l’asile) sont victimes de tours de passe-passe, en tant que spectateur vous souhaitez le voir ce fameux lapin-ange gardien... ce qui est un souhait complètement fou d’ailleurs!
A la fin du film, le directeur et Elwood demandent au lapin de choisir, et bizarrement Harvey choisit le directeur de l’asile. Je suis sûre que mon regard était fixé sur la place vide où Harvey était sensé être ! Le pouvoir de suggestion du cinéma est si formidable... Harvey choisit le directeur. J’ai cru que le directeur avait joué le jeu de Elwood pour le guérir car Elwood semble « normal » en quittant l’asile. Mais soudain les portes s’ouvrent et Harvey rejoint Elwood. En fait c'est avec nos nerfs de spectateurs qu'Harvey jouait! Et on les voit s’éloigner... du moins on voit Elwood un bras serrant la taille invisible du lapin géant.

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