Les portes en bois de Cordoue ne m’invitent pas à entrer porter le salut de Damas à un jet d’eau et un jasmin. Je parcours les ruelles étroites par une douce journée printanière, ensoleillée. Je marche léger comme si j’étais mon invité et l’invité de mes souvenirs (...). A Cordoue, je me suis arrêté devant la porte en bois d’une maison et, comme Nizâr Qabbâni, j’ai fouillé ma poche à la recherche de la clé de ma vieille maison.
A Cordoue de Mahmoud Darwich dans La Trace du Papillon
Nizâr Qabbâni... ce ne pouvait être que le nom d’un poète, d’un sage, d’un conteur du temps jadis, un personnage des Mille et une Nuits. Mais non : il était Syrien et bien mon contemporain, et qui sait, mon voisin, puisqu’il est mort à Londres en 1998. J’ai lu des poèmes de lui qui m’ont émue et entendu l’un d’entre eux – L’école de l’amour - chanté par Kazhem el Saher, le chanteur numéro 1 du Moyen Orient (ici) : Votre amour, madame, m'a fait entrer dans la cité de la tristesse... J’ai aussitôt texté une amie marocaine: Ilham, ma chère Ilham, tu connais Madrassa al Hob? Tu connais Kazhem el Saher ? Elle connaissait, bien entendu. Et je me suis demandé, la tête dans les mains, combien de choses je ne connaissais pas encore et qui allaientt me faire tourner comme un derviche sur moi-même, de joie et de reconnaissance...
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