vendredi 6 mars 2009

Bienveillance

Cette semaine, tout de même assez stressante, un mot m’a trotté dans la tête : bienveillance. Je voulais simplement être entourée de gens bienveillants, me disais-je, c’est tout. Pourquoi faut-il que certains s’emploient si bien à pourrir la vie de leurs semblables ? songeais-je encore... Dès que j’avais un moment de libre, ce mot me revenait en tête. J’en cherchais la définition, ce qu’il signifiait pour moi, à quelle situation je l’appliquerais... Et nul dictionnaire sous la main quand ce mot venait me turlupiner! Mais c’est l’image du Grand Bouddha de Hase qui s’imposait à mon esprit. Haut de 11, 4 mètres, lourd de 124 tonnes, datant de 1252, il a survécu à toutes les catastrophes (tsunami, tremblements de terre) qui ont ravagé le temple où il se trouvait. Lafcadio Hearn le décrit dans Ma première journée en Orient où il a retranscrit ses premières impressions du Japon où il débarqua en 1890.

You do not see the Dai-Butsu as you enter the grounds of his long-vanished temple, and proceed along a paved path across stretches of lawn; great trees hide him. But very suddenly, at a turn, he comes into full view and you start! No matter how many photographs of the colossus you may have already seen, this first vision of the reality is an astonishment. The gentleness, the dreamy passionlessness of those features, - the immense repose of the whole figure - are full of beauty and charm. The nearer you approach the giant Buddha, the greater this charm becomes. You look up into the solemnly beautiful face - into the half-closed eyes that seem to watch you through their eyelids of bronze as gently as those of a child; and you feel that the image typifies all that is tender and calm.So mighty and beautiful the work is, that you will not for some time notice the magnificent lotus-plants of bronze, fully fifteen feet high, planted before the figure, on either side of the great tripod in which incense-rods are burning. For this Buddha once had a temple. A tidal wave following an earthquake swept walls and roof away, but left the mighty Amida unmoved, still meditating upon his lotus.

Glimpses of an Unfamiliar Japan de Lafcadio Hearn. (1890)

Quand j’ai appris qu’en sanscrit, bienveillance se disait maitrī, que c’est l’un des attributs de Bouddha, et que le nom du prochain bouddha est Maitreya, le Bienveillant, j’ai pensé que mon voyage à Hase n’avait vraiment pas été en vain !

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