La voiture traversa la ville en direction du monastère Nisonin à Saga.
« Nul n’ignore que Fujiwara Teika a habité, au pied du mont Ogura, une villa qu’il avait appelée le Pavillon de la Pluie d’automne. Selon les uns, elle se trouverait sur la colline derrière le Nisonin. » Tout à l’heure, lorsque leur taxi avait franchi l’étang de Hirosawa et qu’il avait vu se refléter dans l’eau, sur la berge opposée de la rivière, les superbes montagnes plantées de pins, le paysage avait rappelé à Taichirô le millénaire d’histoire et de littérature qui avait eu pour cadre la plaine de Saga.
Taichirô se dirigea vers une rangée de pierres tombales situées sur la droite. « C’est ici. ce sont les sépultures se la famille Sanjônishi. La tombe à l’extrême droite est celle de Sanetaka. J’aime la simplicité de ces tombes. » Elles étaient usées, couvertes de mousse, à moitié ensevelies sous la terre et déformées par le temps. Elles étaient muettes.
« Je fais des recherches sur Sanetaka. Il a vécu jusqu’à l’âge de 83 ans et a tenu, pendant plus de 60 ans, un journal qui est une source précieuse de renseignements sur la culture de Higashiyama. C’est vraiment passionnant de faire des recherches sur cette époque troublée qui vit l’éclosion de toute une culture. »
Keiko embrassa du regard les arbres environnants. « C’est le mont Arashi, là-bas. En été, les promeneurs y sont nombreux. Pourquoi ne vient-il personne, ici ?
- Même si des gens venaient visiter le monastère, je ne pense pas qu’il s’en trouverait beaucoup pour grimper jusqu’ici !
« Nul n’ignore que Fujiwara Teika a habité, au pied du mont Ogura, une villa qu’il avait appelée le Pavillon de la Pluie d’automne. Selon les uns, elle se trouverait sur la colline derrière le Nisonin. » Tout à l’heure, lorsque leur taxi avait franchi l’étang de Hirosawa et qu’il avait vu se refléter dans l’eau, sur la berge opposée de la rivière, les superbes montagnes plantées de pins, le paysage avait rappelé à Taichirô le millénaire d’histoire et de littérature qui avait eu pour cadre la plaine de Saga.
Taichirô se dirigea vers une rangée de pierres tombales situées sur la droite. « C’est ici. ce sont les sépultures se la famille Sanjônishi. La tombe à l’extrême droite est celle de Sanetaka. J’aime la simplicité de ces tombes. » Elles étaient usées, couvertes de mousse, à moitié ensevelies sous la terre et déformées par le temps. Elles étaient muettes.
« Je fais des recherches sur Sanetaka. Il a vécu jusqu’à l’âge de 83 ans et a tenu, pendant plus de 60 ans, un journal qui est une source précieuse de renseignements sur la culture de Higashiyama. C’est vraiment passionnant de faire des recherches sur cette époque troublée qui vit l’éclosion de toute une culture. »
Keiko embrassa du regard les arbres environnants. « C’est le mont Arashi, là-bas. En été, les promeneurs y sont nombreux. Pourquoi ne vient-il personne, ici ?
- Même si des gens venaient visiter le monastère, je ne pense pas qu’il s’en trouverait beaucoup pour grimper jusqu’ici !
Tristesse et beauté de Kawabata Yasunari
Détrompe-toi Taichirô, s'il n'y en a qu'une, de ces personnes, je serais celle-là! Moi je grimperai jusqu’à la tombe de Sanjōnishi Sanetaka (1455-1537) et je lirai un jour son Sanetakakōki... ce n'est pas pour rien que, enfant, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais : archéologue...
Comme je l’ai déjà raconté, après la visite au Tenryu-ji , je suis venue dans le coin – l’ancienne plaine de Saga - à la recherche de la Rakushisha où le poète Bashō avait séjourné. Je m’étais perdue, j’avais mal aux pieds, et en passant devant le Nison’in, j’y avais à peine jeté un coup d’oeil. Bécasse !Plus loin, me voici devant le Seiryo-ji: je fais trois petits tours à l’intérieur, avant de reprendre ma quête... qui s’avèrera presque vaine vu que je me suis cassé le nez sur la porte de l'endroit que je recherchais avec tant d’obstination. Comment ? Même la mention à l’entrée de Minamoto no Torū (déjà rencontré à Uji du côté du Byodo-in), que l’on dit avoir inspiré, avec Fujiwara no Michinaga, le personnage du Prince Genji... Non mais... je marchais vraiment à côté de mes pompes je crois !
Saperlipopette! S’il y avait bien deux choses que j’aurais dû faire sur place... Mais à l’époque je n’avais pas lu Tristesse et Beauté, et si je connaissais le nom et certains poèmes de Fujiwara no Teika, je n’avais pas encore rencontré celui de Sanetaka. Ce n'est donc que partie remise!
Quant à savoir pourquoi tout ça me passionne autant...
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