mardi 14 octobre 2008

Paperasserie

Pour être enfin assise devant elle dans ce bureau - si haut qu’il frise les nuages - il faut montrer patte blanche à plusieurs reprises. A force, j’ai l’impression de rendre visite à l’ennemi public nº1 au fin fond d’une prison.
Depuis le matin, j’ai une boule à l’estomac : je sais qu’il manque une pièce au dossier et j’espère puérilement qu’elle ne va pas s’en apercevoir... Après un dernier coup de fil devant sa porte, elle vient me chercher. Je ne comprends pas un mot de ce qu’elle me dit vu qu’elle parle entre ses dents et ne fait aucun effort pour articuler. Je ne perçois que la fin des mots : « tion » « tion » « tion ». Bien que j’aie étalé mes documents sous ses yeux elle me demande : Pourrais-je voir vos documents ? Je les regarde, étalés devant elle, mais elle les ignore et ne fait pas mine de s’en saisir. Je les pousse d’un centimètre vers elle, et c’est là qu’elle daigne les toucher. Elle n’éprouve aucune émotion devant le document manquant : elle me tend un autre document intitulé « document pour ceux qui n’ont pas le document X ». Je le remplis, soulagée, avec une folle envie de rire.

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