lundi 20 octobre 2008

Histoire belge

Hier soir devant le cinéma Rio de Dalston

Elle (d’une voix ingénue en montrant l’affiche de Burn After Reading de Joel et Ethan Coen) : C’est ce film qu’on va voir ?
Lui : Oui
Elle : Et ils sont Belges ?
Lui : Oui, ils sont Belges.
Elle: Et No country for old men que tu as acheté...
Lui (agacé) : Je ne l’ai pas acheté, je l’ai emprunté !
Elle : ...que tu as emprunté, c’est d’eux aussi?
Lui (professoral): Oui. Il y a les frères Dardennes qui sont américains et les frères Coen qui sont belges.

J’ai failli me retourner pour lui signaler son erreur, mais je ne l’ai pas fait. C’était d’abord plus amusant d’imaginer comment il allait ensuite justifier à sa copine le côté belge de ce film hilarant qui m’a fait pleurer de rire.
L’autre raison pour laquelle je ne lui ai pas parlé c’est que j’ai l’impression que quand on est Français ici – et peut-être cela est pareil dans d’autres parties du monde – on a l’impression d’être les seuls Français de Londres, comme dans une bulle. Peut-être cela fait partie de notre plaisir d’être à l’étranger, en tout cas pour moi. Devant ce cinéma, je comprenais toutes les conversations des gens qui m’entouraient, c’est étrange comment une conversation entre francophones me fait tendre l’oreille et me fascine : j’ai envie de m’immiscer, de comparer nos expériences et en même temps de cacher que je comprends ce qu’ils se disent, comme une espionne... mais pas comme les « morons » du film !

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