Paon sur le bec!

J’ai beau lire le titre de la conférence de ce vendredi soir, je continue à ne pas voir son lien et ce que j’ai entendu. La conférencière, Mimi-san, que l’on nous a présentée comme une sommité internationale, nous a lu un long texte sans lever le nez de son papier, d’une voix monocorde, dans un épais accent américain ronronnant et monotone. Elle s’adressait à ses amis spécialistes du Japon, qui peuplaient les premiers rangs de l’amphi, et qui l’ont applaudie à tout rompre. Cela avait pourtant bien commencé: « Un jour que je lisais le journal de Fujiwara no Michinaga... » a-t-elle commencé, poursuivant avec l'histoire du paon que ce puissant courtisan avait reçu de Chine et dont il ne savait que faire. Il y avait des liens étroit avec la Chine à l’époque Heian a-t-elle conclu, et ce Bouddha - Peacock Myo'o (Mayura Vidyaraja) [ici] que l'on peut voir au Ninna-ji Temple de Kyoto - aurait un sosie en Chine. Emballé, c’est pesé. Ça lui a pris des années mais elle s’apprête à publier une dizaine de volumes pour le démontrer contre vents et marées, grâce au financement de maints instituts et fondations ayant à coeur de répandre la culture japonaise à l’étranger. Certes, mais qu'elle était ennuyeuse ! Malgré tout, je lui en sais gré d’avoir mentionné Fujiwara no Michinaga et son journal, dont j’avais vu quelques-uns des précieux feuillets au Musée de Tokyo en janvier 2008 [ici]. Il y a longtemps que je ne pensais plus à ce puissant courtisan de la cour de Kyoto. Quand elle a montré des photos du Byodo-in à Uji et son Phoenix Hall, toute la journée que j’y avais passée m’est revenue en mémoire (ici). Je dois me pincer aujourd’hui pour y croire !