dimanche 21 novembre 2010

Les flammes ont poussé sur moi comme des feuilles (Apollinaire)


J'ai jeté dans le noble feu
Que je transporte et que j'adore
De vives mains et même feu
Ce Passé ces têtes de morts
Flamme je fais ce que tu veux

Le Brasier
Guillaume Apollinaire
Il y a quelques années, pas loin d'ici, je louais une grande chambre avec une cheminée. Je passais des jours entiers allongée devant, à bouquiner et à faire du russe, car à l’époque j’apprenais le russe. Il faut dire que cette chambre sous les toits était humide, que les fenêtres fermaient mal, et que les radiateurs n’étaient pas géniaux non plus. J’y pense, en ce matin de novembre glacé, dans mon petit appart douillet. C’est la journée idéale pour lire un bon roman en sirotant du thé.Mais voilà... je dois travailler un peu, un peu... et lire – mais pas un roman. Quelque chose d’agréable et d’érudit, mais pas un roman. Avec tous les bouquins que j’ai engrangés ces derniers mois, cette envie de lire un bon roman est en train de tourner à l’incendie. Je pense à quelqu’un qui, au coin d’un bon feu de bois, dans un vert hameau du Hampshire, va tourner les premières pages de Total Khéops de Jean-Claude Izzo. Son chien va venir se blottir devant la cheminée aussi. Le thé sera prêt à 16h45, comme dans toutes les bonnes maisons d’Angleterre. Et les flammes vont danser, danser, dans la cheminée...

2 commentaires:

Marie a dit…

Y a-t-il de la place à côté du chien ? Non, parce nous aussi, on rêve d'un feu, d'un livre et d'un tea-time !

Agnès a dit…

Oui oui, c'est une immense piece!