samedi 13 novembre 2010

Paris-2

Potiche est le premier film de François Ozon que j'aime. Il est drôle, touchant - quand Depardieu et Deneuve dansent sur une chanson de Il était une fois c'est très émouvant. C'est le film rêvé pour la classe, le film parfait à étudier en 2012. 
L'antique tube de Il était une fois vous trotte dans la tête toute la soirée, surtout si, en sortant du cinéma, il pleut et que vous êtes à Paris: Viens faire un tour sous la pluie iiii, on fera le tour de Paris, seuls sous la pluie... 
Juste avant, l'estomac dans les talons, j'avais laissé mes pieds - pas ma tête car ma timidité me l'aurait empêché - m'entraîner dans un chouette restaurant près du Procope, où j'ai mangé des nems, des brochettes de coquilles Saint-Jacques, et un sorbet au citron vert et à la pistache. C'était absolument délicieux. 
Mais c'est quand même dur de manger seule au resto, surtout dans un resto chic, et ma tête - dans un de ces dialogues qu'affectionnait François Villon, un des sauvageons du Quartier Latin de son temps  - reprochait à mes pieds de l'avoir fait asseoir dans un tel endroit. Pour donner le change, je me suis mise à penser à tous les amis qui auraient pu partager ce plantureux repas avec moi. Tous ceux qui aiment les nems - rares d'en trouver de bonnes à Londres à part au resto où je vais avec J. ou N. où on les appelle les Vietnamese springrolls. C. aurait adoré les coquilles St  Jacques, et R., lui, aurait commandé son sempiternel hamburger. Du coup, le temps est passé très vite. Mais j'ai bien réfléchi à la timidité aussi. L'expression anglaise montre bien ce que c'est, on est vraiment self-conscious, c'est sentir ses moindres gestes, ses postures, ses mots, c'est affreux. 
Juste avant j'étais au Grand Palais à la superbe expo France 1500. Entre Moyen Age et Renaissance. Je n'oublierai pas la tapisserie représentant Narcisse se mirant dans une fontaine de sitôt. Je n'ai jamais fait grand cas des tapisseries, et j'ai tort. Celle-ci est vraiment la première qui m'ait réellement touchée. 
Juste avant j'avais fait des folies à la librairie Compagnie. Mais j'ai plus acheté de livres sur le XVIIIe siècle que sur le Moyen Age dont un sur Lully, un sur Rose Bertin, la couturière de Marie-Antoinette et un autre - quelle mouche m'a piquée! - intitulé: Sur l'échafaud. Histoires de larrons et d'assassins (1721-1766). J'ai reposé un Bashô et les chroniques du Mercure Galant sur la mode, avec de jolies gravures... mais j'avoue que ce dernier livre me tente et que demain je vais retourner à la librairie le prendre! 
Juste avant je sortais d'une belle expo au Musée de Cluny: D'or et de feu. L'art en Slovaquie à la fin du Moyen Age. Je me suis dit devant la statue d'un Christ sanguinolant, qu'au Moyen Age, j'aurais été une vraie grenouille de bénitier, la première à l'église, et qui sait, une nonne de premier ordre... et pourquoi pas une sainte tant qu'on y est? My God!
En sortant du Ozon, j'aurais pu aller au Louvre car il est ouvert tard le vendredi, mais là, mes pieds et ma tête ont fait grève, comme les ouvriers de l'usine Pujol dans le film. Enough is enough! Alors je suis rentrée à l'hôtel, en fredonnant le tube de Il était une fois, tout  en maudissant le fait qu'une jounée n'ait que 24h. C'est vraiment stupide ce découpage du temps! 
Aujourd'hui la visite des expos continue, entre autres... 

2 commentaires:

Marie a dit…

Te souhaiter une belle journée ! C'est chouette de me balader à Paris dans ta poche ! :-) Si tu passes par là, à la Galerie 88 (Quai de l'Hôtel de Ville, 88), c'est délicieux... et c'est mon restaurant préféré à Paris !

Agnès a dit…

Merci! Moi aussi je te souhaite une bonne journée! Je m'y prépare en ce moment...