vendredi 12 novembre 2010

Paris-1

Hier soir, quand je me suis retrouvée dans le cinéma UGC Odéon et que L'homme qui voulait vivre sa vie a commencé, j'ai eu envie de me pincer. La veille, au coin du feu, en pleine cambrousse, j'avais dit "prophétiquement" à N. : Demain, à cette heure-là, pense à moi, je serai dans un cinéma à Paris. Quand j'ai dit ces mots, je croisais les doigts, qu'ils se réalisent. Et voilà, j'y étais... J'avais juste eu le temps de poser mes bagages à l'hôtel. Je suis sortie avec seulement de quoi payer le cinéma, ce qui est totalement idiot, on ne sait jamais ce qui peut arriver, quand je pense qu'à Londres je prends mon portable pour aller acheter mon pain au cas où!
Il y avait des pubs croquignolesques (celle pour Fanta par exemple), une bande annonce pour un prochain film comique (Le nom des gens) où une fille hurle parce qu'elle a voté Sarkozy par étourderie: la salle a explosé de rire et certains ont même applaudi.
Derrière moi il y avait un "chargé en recrutement dans une boîte de communication" qui faisait des heures sup' en communiquant tant qu'il pouvait au grand dam de ses voisins, à part moi qui buvais ses paroles. Il parlait d'une collègue en disant "elle est si smart", ou bien "on vit en plein Sarkoland" ou encore "Je recherche des bottes en peau". Cela peut paraître étrange mais je n'entends jamais de conversations banales en français ou du moins si je les entends, je n'y prends pas garde, ou elles ne s'adressent qu'à moi, ce sont toujours les mêmes personnes qui me parlent français, je connais leurs voix, leur accent, et ils n'ont pas de telles préoccupations, de s'acheter des bottes en peau!
Aujourd'hui, je retourne au cinéma, bien sûr.
C'est bizarre, mais j'ai eu l'impression qu'il y a beaucoup de gens différents ici, que personne ne se ressemble. Peut-être que cela signifie que j'avais vraiment vraiment besoin de me changer les idées, de voir autre chose. A chaque fois que j'arrive ici je me dis que je vais changer de vie, que je vais changer de boulot par exemple. Mais là aussi; c'est comme une clé d'entrée dans Paris, pour mieux lâcher du lest avec mon travail et la routine londonienne.
Romain Duris, dans le film est pas mal, le film est pas mal, mais assez sombre, je l'imaginais plus zen.
Je suis rentrée du cinéma trempée jusqu'aux os, sous un terrible orage, car j'avais oublié mon parapluie. Chez moi, cela ne pourrait jamais m'arriver car j'ai toujours mon parapluie sur moi! Mais voilà, je ne suis pas chez moi, et si le rite de passage est de se faire tremper, tant mieux!
Aujourd'hui la visite des expos commencent!

10 commentaires:

christinecho a dit…

Génial, je vais pouvoir préparer mon prochain séjour ( dans moins d'un ois)

Marie a dit…

Ah comme j'aime ta chronique ! Douce journée parisienne !

Stéphanie a dit…

Je reviens d'un voyage éclair et minuté à Paris. J'avais préparé mon coup : acheté en avance la place à l'UGC pour le Woody Allen (toi tu viens voir les film français, moi j'y cherche les films en VO) et le sandwich dans le fond du sac à main mais la réunion s'est terminée 30 mn trop tard. Too bad ! J'ai mangé le sandwich mouillé en rentrant sous l'orage.

McdsM a dit…

Quel pied de vous trouvez là TOUTES les 3 !
Et toi, à Paris-1, tes pieds ?

Agnès a dit…

Christine, j'ai pensé à toi à Cluny, expo sur l'art de la Slovaquie, ça t'intéresse I presume?

Agnès a dit…

Marie, c'est très gentil, merci! J'espère que toi qussi tu as passé une belle journée "landlordless".

Agnès a dit…

Stéphanie, je connais bien ça, les journéees minutées, dommage que tu aies raté le film, il n'est pas sorti encore à Londres...

Agnès a dit…

McdsM, merci de prendre des nouvelles de mes pieds... figure-toi que jeudi, j'en ai tordu un dans Oxford street et c'est en boitant que je suis qrrivée ici, c'est le droit... il va mieux aujourd'hui, mais maintenant je me demande si ce n'est pas un truc freudien...

Agnès a dit…

C'est vrai, je suis vraiment contente de vous retrouver toutes les 4, un petit commentaire, un grand commentaire, ça fait chaud au coeur! Merci!

mariza a dit…

tu me manques