lundi 12 octobre 2009

Ne jamais dire: "Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau"

Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love
Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love
Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love

Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love
Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love
Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love, Love

Chanson (inspirée!) de Air dans Love 2
Mais comment ne pas lui préférer le récit des amours d’Acis et Galatée tel que le fait Ovide dans les Métamorphoses ? Le Polyphème de la Fontaine Médicis au Jardin du Luxembourg est vraiment impressionnant !
Le bel Acis n'aimait que moi. Je l'aimais, et Polyphème me poursuivait sans cesse de son amour. J'étais cachée dans une grotte, où, penchée sur le sein d'Acis, j'entendis de loin les chansons du Cyclope; il disait : Galatée, tu es plus blanche que la feuille du troène, plus fleurie que les prés émaillés. Ta taille est plus élancée que l'aulne; ton sein a plus d'éclat que le cristal. Tu es plus vive qu'un jeune chevreau; plus polie que le coquillage lavé par les flots; plus agréable que le soleil dans l'hiver, que la fraîcheur de l'ombre dans l'été; plus vermeille que la pomme, plus majestueuse que le haut platane, plus brillante que la glace, plus douce que le raisin dans sa maturité, plus moelleuse que le duvet du cygne, et que le lait caillé; et, si tu ne me fuyais point, plus belle pour moi que le plus beau jardin.
Cependant, si tu me connaissais bien, tu te repentirais de m'avoir fui. J'ai des arbres dont les rameaux plient sous le poids de leurs fruits. J'ai des vignes chargées de raisins que l'or jaunit, et j'en ai que la pourpre colore. C'est pour toi que je les garde. Si je suis ton époux, les châtaignes ne te manqueront point; tu auras des fruits en abondance; et mes arbres s'empresseront de te les offrir. Mais pourquoi, méprisant ma flamme, es-tu sensible à celle d'Acis ? Enfin, il m'aperçoit avec Acis. Saisie d'épouvante, je me plonge dans la mer. Le fils de Syméthus avait pris la fuite. Le Cyclope le poursuit; il détache de la montagne un énorme rocher, il le lance. Sous le roc, le sang d'Acis coulait en flots de pourpre : sa couleur s'efface par degrés; c'est bientôt l'eau d'un fleuve qu'ont troublée la pluie et les orages; c'est enfin l'eau d'une source limpide. La pierre s'entrouvre, et de ses fissures sortent des roseaux à la tige élancée. Dans le creux du rocher l'onde bouillonne et murmure; elle jaillit de ses flancs. Mais, ô prodige ! du sein de la source un jeune homme s'élève : son front est paré de cornes naissantes, et des joncs le couronnent : c'était Acis, mais devenu plus grand. L'azur des flots colorait son visage : c'était Acis, changé en fleuve; et ce fleuve a conservé son nom.
Galatée cesse de parler. Les Nymphes qui l'ont écoutée se dispersent et nagent dans de paisibles mers.

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