C’est ce qu’on appelle une belle baraque, une maison comme on n’en voit que dans les magazines, et qui semble inaccessible. Elle se trouve à deux pas d’où j’habite mais nichée dans une ruelle si tranquille et si inconnue de moi que j’avais l’impression d’arpenter les rues d’un village avant de la trouver. Dans le parc voisin, deux semaines avant Halloween, on tirait déjà un feu d’artifices. Quand je suis arrivée dans l’allée, avant de faire retentir le heurtoir à tête de lion, j’ai observé la façade et ses pièces illuminées. J’ai aperçu un violoncelle et des tableaux dans des pièces spacieuses aux murs clairs.
Un beau labrador blanc m’a fait la fête. Un large couloir carrelé menait à une cuisine immense. J’aime le bric-à-brac, tous ces objets accumulés lors de voyages autour du monde, mais qui ne sont pas dépareillés, qui forment une harmonie. Sur un pan de mur de la cuisine on avait disposé de petites reproductions de tableaux de la Renaissance, du plus bel effet, leurs couleurs vives se mariant avec le décor. Je pouvais deviner un grand jardin mais il faisait trop noir pour en distinguer la moindre plante. C’est une maison bourgeoise typiquement anglaise. On pourrait y tourner un film, y situer un roman. Quand j’en suis repartie, le maître de céans a coupé un brin d’herbe devant sa porte. Un puissant parfum de romarin s’est alors élevé dans la nuit londonienne.
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