dimanche 25 octobre 2009

L’éclaireur

Je t’informe de ma présence
C’est un besoin d’infini.
Comme un incendie de J.-L. Murat
Parfois, l’utilité des nouveaux moyens de communication se révèle à nous dans toute leur splendeur. Par exemple, on somnole encore sous sa couette, rechignant à quitter un lit douillet, quand un bip-bip nous annonce un message disant à peu près ceci : « Je suis en route vers le nord. On se croirait en hiver ». Je n’ai pas dû chercher trop loin dans mes souvenirs pour imaginer les quais glacés ouverts aux quatre vents, le petit café toujours bondé avec son jus de chaussette et ses croissants en caoutchouc. J’imaginais, du fond de mon lit, les passagers fantomatiques dans le coltard, avec la buée qui sortait de leurs bouches, tentant de réchauffer leurs doigts gourds autour d’un gobelet de thé sans goût. Mais, surtout, je le voyais lui, à part. Ses 12 mots lui donnaient de l’épaisseur, comme s’il était le seul être vivant à bord de ce train express, partant défricher pour moi la journée qui commençait.

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