J’aurais dû la voir venir avec ses gros sabots... ceux-là mêmes que j’avais photographiés au petit Musée municipale de la riante ville de Vendôme, et qui nous avaient fait tant rire ma cousine et moi. Entre deux réunions je ne la vois jamais, je ne pense jamais à elle, je l’évite et j’oublie ses manigances, ses lèvres pincées, sa voix sèche qui manque d’assurance. Mais hier soir j’ai compris, une bonne fois pour toute, que s’il arrivait que nous marchions toutes les deux au bord d’une falaise, elle me pousserait dans le vide avec ce sourire pervers qui ne la quitte pas. Elle est malveillante à mon égard depuis le premier jour où je l’ai rencontrée il y a 17 ans. Elle serait ravie qu’on me cherche des noises. Et je ne veux pas m’interroger d’où lui vient ce manque d’estime d’elle-même, cette jalousie qui doit lui pourrir la vie.
Hier soir nous rencontrions nos premiers étudiants et ça m’a donné envie d’être à mercredi prochain pour leur présenter le joli programme que je leur ai concocté avec amour cet été. Ils étaient autour de moi, je découvrais leurs visages souriants, je leur parlais grammaire et exercices de laboratoire avec un enthousiasme que je ne me soupçonnais plus. Quand soudain elle est venue vers moi, traînant derrière elle un vieux monsieur qui sucrait un peu les fraises. Et avec un sourire d’une perversité inouïe, elle m’a lancé : « Je te présente ton futur étudiant ». Et elle s’est éclipsée. Je l’ai vue se mettre dos à la fenêtre et pouffer. Quel bon tour elle m’avait joué ! Comme elle se réjouissait des problèmes que cet étudiant allait me poser ! Et là j’ai compris la bêtise de cette femme, son manque de coeur. Et c’est vraiment dommage aussi pour elle que de ne pas comprendre ce que cela signifie être prof. Comment peut-elle se moquer d’un étudiant au nez et à sa barbe. Comment peut-on trouver du plaisir en méprisant les gens qui sont en face de nous ? Ça me dépasse et me fait pitié. En sortant de la fac, satisfaite, j’ai pensé que j’étais sur la première marche d’un escalator qui m’amènerait en douceur à la passerelle de mon avion pour Tokyo et que tout irait bien jusque-là.
Hier soir nous rencontrions nos premiers étudiants et ça m’a donné envie d’être à mercredi prochain pour leur présenter le joli programme que je leur ai concocté avec amour cet été. Ils étaient autour de moi, je découvrais leurs visages souriants, je leur parlais grammaire et exercices de laboratoire avec un enthousiasme que je ne me soupçonnais plus. Quand soudain elle est venue vers moi, traînant derrière elle un vieux monsieur qui sucrait un peu les fraises. Et avec un sourire d’une perversité inouïe, elle m’a lancé : « Je te présente ton futur étudiant ». Et elle s’est éclipsée. Je l’ai vue se mettre dos à la fenêtre et pouffer. Quel bon tour elle m’avait joué ! Comme elle se réjouissait des problèmes que cet étudiant allait me poser ! Et là j’ai compris la bêtise de cette femme, son manque de coeur. Et c’est vraiment dommage aussi pour elle que de ne pas comprendre ce que cela signifie être prof. Comment peut-elle se moquer d’un étudiant au nez et à sa barbe. Comment peut-on trouver du plaisir en méprisant les gens qui sont en face de nous ? Ça me dépasse et me fait pitié. En sortant de la fac, satisfaite, j’ai pensé que j’étais sur la première marche d’un escalator qui m’amènerait en douceur à la passerelle de mon avion pour Tokyo et que tout irait bien jusque-là.
2 commentaires:
Ah non mais ces pénibles !!!! il en faudrait des falaises, pour les balancer par-dessus bord !!!
zen, oui, reste zen et bien au-dessus de ces fadaises...
je pense à toi...
Merci! Il faut des nerfs d'acier et avoir avale un Jizo entier pour rester zen avec ces affreux. Je vais m'acheter des fetiches dans tous les temples ou je mettrais les pieds!
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