vendredi 19 septembre 2008

tour tour Tours

En sortant de la gare le thermomètre indique 28º. Je me dirige d’un pas assuré vers le boulevard Magenta pour prendre le bus nº 30 en direction du Trocadéro. En vérité je marche tout droit devant moi au petit bonheur la chance et tourne à gauche sur la première grande artère que je vois, et je tombe juste. Nous dépassons le Moulin Rouge, le Parc Monceau, l’Arc de Triomphe. Des touristes anglais dans le bus s’impatientent : « On arrive quand à la Tour Eiffel ? » demandent-ils à la cantonade. L’homme a le nez dans un plan. Ils engagent la conversation avec leur voisine et comparent Paris avec Londres : cette dernière est pour eux, comme pour Rimbaud autrefois, une vraie Babylone. Je ne m’en mêle pas. Je vais voir Dans la ville chinoise, une exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Pour moi, le clou de l’expo est Cry me a river, le dernier court-métrage de Jia Zhangke, tourné à Suzhou - la Venise de l’Orient - avec le beau Guo Xiaodong, le héros du formidable Une jeunesse chinoise (Summer Palace) de Lou Ye. Pendant le déroulement du film, on entend le mot « Jia » répercuté à travers les salles : quelqu’un a dû presser l’idéogramme qui correspond au mot maison sur l’ordinateur de l’entrée. Les 2 couples du film sont dans un restaurant au bord d’un étang. Derrière eux, un peu comme Pierrot et Colombine, deux personnages de l’Opéra chinois entonnent une balade : je reconnais le thème-phare du Pavillon des Pivoines que j’ai vu en juin. Pourquoi Jia Zhangke a-t-il choisi cette chanson ? Le film ne dure que 19 minutes, mais on pourrait écrire une thèse dessus. En sortant je marche en direction de la Tour Eiffel. Je pense à sa cousine de Tokyo. J’aperçois au loin la Tour Montparnasse. Coup de chance, dans une petite rue le bus 82 y va justement !
Mais où et quand m’arrêter ? Sur l’itinéraire rien n’indique l’arrêt Tour Montparnasse. Mais voici qu’une dame aveugle monte dans le bus et annonce qu’elle s’arrête « devant la tour ». Je n’ai plus qu’à la suivre... C’est assez cocasse !
Avant mon TGV pour Tours j’ai le temps de déjeuner, d’aller au cinéma – l’ennuyeux La fille de Monaco d’Anne Fontaine – et de dévaliser la Fnac !


Une femme m’adresse la parole mais je ne reconnais pas tout de suite qu’elle me parle en français... C’est que je suis encore tout à mes plaisirs, pas vraiment encore en France mais toujours dans mon petit monde.

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