vendredi 26 septembre 2008

American Dream

C'est une histoire simple. Elle se passe près de Great Falls, au coeur du Montana, USA, on pourrait la situer quelque part en France, dans un coin de Bretagne ou du Cantal. Un homme et son fils de 12 ans s'en vont chasser quelques canards, s'attardent le soir venu dans un bar, échangent peu de mots, puis rentrent au foyer, où les attend la femme - épouse et mère.

Martine Laval, Télérama, 25 septembre 2008

T. était reparti à Memphis chez ses parents pour Thanksgiving. Il adorait l’automne dont il me vantait les couleurs dans le Mississippi. Cette fois-là, avec son père et son grand-père, il devait aller camper quelques jours à Great Falls, dans le Montana. J’avais acheté un guide et je les avais imaginés au bord d’un lac, devant un feu de camp, faisant griller d’énormes poissons, décapsulant une bière, ou préparant le café du matin. Le cinéma étant passé par là, dans cette vision idyllique, je rajouterais aujourd’hui quelques animaux féroces dont un gros grizzli goulu !
Je ne me souviens plus de ce qu’il m’avait raconté à son retour, dans son accent à couper au couteau que quelques jours dans sa famille avait renforcé. Dans les premières semaines qui suivaient son retour, avant que Londres n’adoucisse ses borborygmes américains, je passais mon temps à lui faire répéter ses moindres phrases, sans que cela ne le gêne le moins du monde... Du moins, il n’en laissait rien paraître !
Sa rencontre a été si bénéfique à ma vie qu’aujourd’hui il m’apparaît en rêve quand je suis dans une phase de bonheur parfait et sans nuage. Alors j’espère continuer encore longtemps à rêver de lui.

Lorsque j'écris, les choses deviennent – redeviennent – réelles. Ecrire, c'est compenser une absence, c'est aussi un espace de liberté, imaginer des relations qui n'ont jamais existé. Les gens se parlent et ne s'entendent pas. Amants, parents, enfants, tous se loupent, irrémédiablement. La fiction apaise, mais ne donne pas de réponse : Pourquoi est-on aimé ? Pourquoi est-on abandonné ? Qu'est-ce que l'amour ? Qu'est-ce la fidélité ?


Richard Ford

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je te pique tes mots d'un autre.

Amicalement
CC

Agnès a dit…

C'est fait pour!

Anonyme a dit…

Les critiques de Martine Laval, à suivre les yeux fermés, sauf qu'il faut quand même les ouvrir pour lire ce qu'elle nous conseille. Pour d'autres journalistes littéraires, je serais plus prudente !

Agnès a dit…

Elle ecrit tres bien je trouve, meme si je n'ai pas toujours les memes gouts qu'elle. J'aime ses mises en situation.