mardi 16 septembre 2008

La force des choses


C’est en arrivant à Tours dans la soirée du 11 que j’ai appris qu’il y avait eu un incendie dans le Tunnel sous la Manche et que les Eurostars étaient immobilisés « jusqu’à nouvel ordre ». J’ai eu l’impression d’être une fugitive qui avait brûlé les ponts derrière elle pour qu’on ne puisse la rattraper. Et puis j’ai pensé que c’était une aubaine, que je n’allais pas pouvoir rentre chez moi d’ici longtemps, ou peut-être même jamais plus. Pendant 5 jours les informations les plus contradictoires ont circulé, et malgré la visite du Pape, on ne savait plus à quel saint se vouer ! Hier, à la Gare du Nord, j’aurais aimé qu’on me dise de revenir le lendemain car je fourmillais d’idées pour remplir une journée-surprise à Paris... mais même si mon train initial avait été annulé, j’ai pris celui qui se présentait. Ce qui m’a étonnée c’est le calme qui régnait dans la salle d’attente, comme si, chacun dans notre coin, nous savourions le privilège de rentrer en Angleterre. Le voyage durait plus longtemps mais je n’ai pas vu les heures passer car j’étais plongée dans la passionnante biographie de Louis XIII de Jean-Christian Petitfils. En arrivant chez moi, j’ai vite effacé les traces de mon voyage. Mais je sens bien en moi qu’il a remis des choses en place, qu’il a fait place nette, que je suis un peu chamboulée quand même parce que je n’ai pas eu un moment à moi. J’attendais avec impatience de me retrouver, de me ré-apprivoiser.

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