Zuihitsu ou "notes au fil du pinceau", comme en composaient les gentes dames de la cour de Heian au Japon, aux environs de l’an 1000: « J’ai rassemblé des notes sur les événements qui s’étaient déroulés devant mes yeux et sur les réflexions que j’avais faites en mon âme » (Sei Shōnagon dans Notes de chevet)
mardi 30 juin 2009
Sur les pavés, je tourne la page
lundi 29 juin 2009
La métaphysique couverte de coquelicots
Vous allez demander: Où sont donc les lilas?/Et la métaphysique couverte de coquelicots?/Et la pluie qui frappait si souvent/vos paroles les remplissant/de brèches et d'oiseaux?
Je vais vous raconter ce qui m’arrive.
Je vivais dans un quartier/de Madrid, avec des cloches,/avec des horloges, avec des arbres./De ce quartier on apercevait/le visage sec de la Castille/ainsi qu'un océan de cuir./Ma maison était appelée/la maison des fleurs, parce que de tous côtés/éclataient les géraniums: c'était/une belle maison/avec des chiens et des enfants.
Raoul, te souviens-tu?/Te souviens-tu, Rafael?/Federico, te souviens-tu/sous la terre,/te souviens-tu de ma maison et des balcons où/la lumière de juin noyait des fleurs sur ta bouche?/Frère, frère!/Tout/n'était que cris, sel de marchandises,/agglomérations de pain palpitant,/marchés de mon quartier d'Arguelles avec sa statue /comme un encrier pâle parmi les merluches:/l'huile arrivait aux cuillères,/un profond battement/de pieds et de mains emplissait les rues,/métros, litres, essence/profonde de la vie,/poissons entassés,/contexture de toits cernés d'un soleil froid dans lequel/la flèche se fatigue,/délirant ivoire des fines pommes de terre, /tomates recommencées jusqu'à la mer.
Et un matin tout était en feu/et un matin les bûchers/sortaient de terre /dévorant les êtres vivants,/et dès lors ce fut le feu,/ce fut la poudre,/et ce fut le sang./Des bandits avec des avions, avec des maures,/des bandits avec des bagues et des duchesses, /des bandits avec des moines noirs pour bénir/tombaient du ciel pour tuer des enfants,/et à travers les rues le sang des enfants/coulait simplement, comme du sang d'enfants.
Chacals que le chacal repousserait,/pierres que le dur chardon mordrait en crachant, /vipères que les vipères détesteraient!/Face à vous j'ai vu le sang /de l'Espagne se lever/pour vous noyer dans une seule vague /d'orgueil et de couteaux!
Généraux/de trahison:/regardez ma maison morte,/regardez l'Espagne brisée:/mais de chaque maison morte surgit un métal ardent/au lieu de fleurs,/mais de chaque brèche d'Espagne /surgit l'Espagne,/mais de chaque enfant mort surgit un fusil avec des yeux,/mais de chaque crime naissent des balles/qui trouveront un jour l'endroit/de votre coeur.
Vous allez demander/pourquoi votre poésie/ne parle-t-elle pas du rêve, des feuilles,/des grands volcans de votre pays natal?/Venez voir le sang dans les rues,/venez voir/le sang dans les rues,/venez voir le sang/dans les rues !
dimanche 28 juin 2009
L’éclaircie par le rire
samedi 27 juin 2009
Marcel Proust dans les nuages
vendredi 26 juin 2009
Havre de paix
jeudi 25 juin 2009
mercredi 24 juin 2009
Echappée belle
Et bientôt je lirai son dernier livre - La trace du papillon - et tiendrai dans mes mains sa belle couverture. Ensuite j’ai appris le nom de l’écrivain Togolais Kossi Efoui, j’ai regardé une vidéo sur lui (ici) et j’ai lu un mythe guinéen:
L'esprit des choses s'étant fait homme se mit à parler un langage étrange rempli d'image et de fleurs. On ne le compris pas et, le prenant pour fou, on le jeta dans la mer. Un poisson l'avala, mais un pêcheur ayant pris le poisson et en ayant mangé parla à son tour une langue mystérieuse. Il fut lapidé et enterré profondément. Lentement, le vent du désert découvrit sa face et, un jour de simoun, quelques débris du corps tombèrent dans le couscous d'un chasseur. Et aussitôt celui-ci de conter en paroles mystiques des choses inconnues. Il fut exterminé; son corps réduit en poudre aussi fine que la poussière du désert fut lancé dans l'espace. Un homme dont le métier consistait à tirer d'une corde tendue sur une calebasse des harmonies divines en respira quelques grains et, aussitôt, comme la corde que ses doigts faisaient vibrer, il se mit à chanter. Et on le laissa vivre. Et ainsi la pitié donna naissance au griot, et c'est elle qui toujours lui permet d'exister.Ce fut une journée « complète-mandingue »... comme on dit en Guinée !
mardi 23 juin 2009
Pour illustrer la photo d'un chameau...
Est comme une caravane
Qui
Avec ses chameaux et ses feux
Avec ses cloches et ses chameliers
Dresse une nuit sa tente
Dans nos âmes
Dont le désert
A l’aurore
Ne révèle qu’un tas de cendres
Et des traces de pas
Bijan Jalali
(Mais je ne veux pas en croire un mot)
lundi 22 juin 2009
A marquer d'une pierre blanche
Est petit et étroit
Mais toi
Tu en es l’âme
C’est pourquoi
Mon regard
Se perd au loin
Et je salue
Tout arbre
Comme un ami
Et j’adore
De l’univers
L’immensité
Et l’infinité.
Bijan Jalali
dimanche 21 juin 2009
Et voilà l’été!
samedi 20 juin 2009
Arbres du Japon et d'Angleterre et poésie iranienne
De mes ongles je gravai ton nomEt maintenant
Tous les arbres te connaissent par ton nom.Avec des griffes de guépards je gravai
Ton nom sur le dos du zèbre et du cerfEt maintenantTous les guépards des montagnesTous les cerfs jaunes
Te connaissent par ton nom.
Manoucher Atachi
vendredi 19 juin 2009
Stoke-Newingtonienne de souche
Fut apporté par le vent
D’une broussaille
Sans racine
Abbas Kiarostami
Allait commencer une des plus belles années de ma vie. La Cité U en question avait 2 étages seulement, moins de 10 chambres, la plupart occupées par des étudiants de français. Pour la première fois de ma vie j’étais libre, libre comme l’air. Je suis vraiment née une nouvelle fois à Stoke Newington.
jeudi 18 juin 2009
Moulin à paroles
Manouchehr Atachi
C’est bon d’être avec toi
Tes paroles
Sont comme le parfum d’une fleur au cœur des ténèbres
Comme le parfum d’une fleur, tentantes au cœur des ténèbres.
Parler avec toi
Emporte l’œil de mes rêves
Comme la chaleur de la cheminée et le souffle culminant du feu
Vers le désert des plus lointains souvenirs
- Là où les moineaux se balancent à l’extrémité des épis de blés
Où les fleurs partagent un secret avec les astres.