dimanche 7 juin 2009

Hitchcockien

Si aisément nous avons accepté
De ne pas voir
Un pigeon
Dans un vol de corbeaux

Abbas Kiarostami
Les corbeaux de mon quartier, comme moi, tombent de leur nid à l’aube. Mais moi je m’étire seulement qu’ils survolent déjà à tire d’aile la rue silencieuse. Bien avant l’arrivée du marchand de journaux qui relève à grand fracas le rideau métallique de son petit magasin, vers 6h du matin. Souvent, l’hiver, il me sert d’horloge. Mais dès les beaux jours, c’est la camionnette qui lui amène les journaux que j’entends d’abord.
A l’aube, la rue et les jardins sont la chasse gardée des corbeaux. Ils poussent des cris effrayants qui me font regretter qu’ils ne soient pas des coqs ! Les pigeons se planquent ou roupillent encore. L’autre matin, en ouvrant mes fenêtres pour profiter de la fraîcheur, j’en ai vu un qui sautillait en bas de chez moi. Soudain, quelque chose a détalé, une souris ? un écureuil ? Comme une flèche, le corbeau s’est élancé, et d’un coup de bec a tué l’animal et l’a aussitôt dévoré. Et ces terribles croassements de triomphe qu’un de ses congénères a poussés en se posant près de lui ! J’étais médusée et j’ai dû attendre un peu avant de prendre mon petit-déjeuner !

2 commentaires:

asiemutée a dit…

Je me suis retrouvée au milieu d'une bagarre de corbeaux à Ueno ... rien à voir avec le western dont tu parles aujourd'hui, c'était quelque chose de très cruel !
J'idéalise peut être, mais ceux de Kyoto me sont bien plus sympathiques ... la vie y est plus douce, aussi ...

Agnès a dit…

Je te rassure, le western etait tres cruel aussi! C'est bien d'idealiser Kyoto! J'ai hate d'y etre!