dimanche 26 décembre 2010

Nei-je

Chemin des neiges profondes
Ce qui est derrière semblable
À ce qui est devant

Kusatao NAKAMURA
Le train, dont le terminus est Bournemouth, traverse un monde en noir et blanc. Aucune âme qui vive dans ces grands paysages blancs à perte de vue. J’ai beau avoir fait le chemin de nombreuses fois depuis une année, j’ai l’impression de traverser un pays inconnu, sans repères.Quel travail pourrait-on faire dans un champ ? La besogne est terminée car la nature se repose, enfin, je crois...

Je n’y connais rien en agriculture, mais l’image d’une nature assoupie, me plaît. Et j’aime cette photo couleur sépia.Des vaches, qui devraient être au chaud dans une étable, s’abreuvent dans un ruisseau dont l’eau doit être gelée. Des bâtiments apparaissent juste avant une gare, mais toujours pas l’ombre d’un humain. Dans le train, les conversations sont feutrées, on ne fait pas cas de ses voisins, ils me resteront anonymes.A travers les arbres un cimetière sous la neige, avec ses pierres tombales alignées: le train ralentit soudain.Des paysages dénudés qui me font penser aux tableaux de peintres chinois aux noms monosyllabiques qui ont écrit d’énormes bréviaires sur leur art ancestral. Ils y détaillent minutieusement chaque coup de pinceau. Il ne manque plus qu’un poème classique, peint à la verticale dans un coin de l’image, et un sceau à l’encre rouge...

Violente chute de neige,
ciel et terre
en parfaite harmonie.

Setsuko Nozawa

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