Une nouvelle fois, de Bruxelles, je ne verrais que la gare. En descendant de l’Eurostar, un haut-parleur annonçait que les voyageurs en correspondance pour l’Allemagne devaient prendre le couloir à gauche. J’ai été tentée de les suivre. Dès que je pose le pied sur le continent, j’ai l’impression que l’espace se démultiplie, que les horizons s’ouvrent, et que tout est à porté de main. C’est pour cela que l’Angleterre est vraiment mon pays de rêves, le pays où je rêve, le pays que je rêve de quitter mais pour mieux y revenir, inmanquablement.« Je suis à la gare, je vais prendre le train, je vais à Louvain, voir un musée, ne cherche pas après moi ! » s’est égosillé Christine – c’est ainsi que ces deux amies l’appelaient. Elles la trouvaient en pleine forme, moi aussi - dans son portable, en laissant un message à son amie Françoise. Christine ressemblait au petit chaperon rouge dans son manteau écarlate. Elle avait le même accent belge qu’Annie Cordy, comme le speaker de la gare, qui annonçait les retards et prononçait le « t » de vingt. Je lui donnais le visage de Jacques Brel, à lui. J’aimais bien cette voix traînante. Grâce à Christine, en moins de 10 secondes, moi qui m’inquiétais d’attendre le mauvais train, j’ai été rassurée. Dans le train, je me suis assise aux côtés de ces trois mamies pour être certaine de ne pas rater mon arrêt. Leurs portables sonnaient sans cesse : l’une d’elles a dit avec beaucoup de chaleur : « Moi, j’aime entendre la voix de mes enfants. » Et à tous elles expliquaient : « Je suis dans le train, je vais à Louvain ». C’est ce que je me répétais tout bas, que j’étais dans un train pour Louvain, et j’avais du mal à le croire, j’en avais tant rêvé sur mon île !Qu’allais-je faire, dans le « chef-lieu de la province du Brabant flamand, situé au bord de la Dyle, à quelques kilomètres à l’est de Bruxelles », ville où le comte Lambert 1er de Hainaut dit le Barbu (950-1015) avait installé son château, où Erasme dirigea le « Collège des trois langues » de 1517 à 1521, et où le géographe flamand Gérard Mercator, qui donna son nom à une mappemonde, fit ses études vers 1530? Voir l’exposition sur Roger de la Pasture, mieux connu sous son nom flamand de Rogier van der Weyden (1400-1464) au Musée « M » de Leuven, pardi !
2 commentaires:
Et justement hier,précisément, sous une fine pluie tropicale, un Belge voyageur nous a raconté ses études d'histoire à l'Université de Louvain ( l'ancienne)...
La pluie a Louvain l'ancienne etait neigeuse... C'est chouette ces correspondances!
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