Tout le monde s’étonne, autour de moi, que je ne passe pas Noël au Japon, et que je n’aie aucun projet d’y aller dans un proche avenir. Je suis moi-même étonnée. Le petit pincement au coeur quand je pense au calme du Zojo-ji me rassure que ce n’est qu’une pause avant un autre grand voyage. Je n’ai pas envie d’horizons lointains en ce moment, ni d’être totalement dépaysée. Est-ce que les préparations pour le Nouvel An ont commencé au Zojo-ji ? Je sais ce que ça fait de s’asseoir au soleil sur un banc dans son enceinte, sous un érable aux feuilles encore rouges et d’écouter les bruits des marteaux entrecoupés par les cris des corbeaux. De ma petite rue anglaise je perçois les odeurs de nourriture qui se balladent dans l’air autour du temple. Un promeneur solitaire gravit les marches jusqu’au bouddha, tandis qu’on accroche les lampions aux armes des Tokugawa. Sur mon banc, je pense à la journée qui m’attend, à tout ce monde des possibles qui s’ouvre à moi : quel musée vais-je visiter ? quel film vais-je voir ce soir ? Vais-je retourner pour la millième fois au Loft ? Mais c’est si bon, après la folie londonienne, de se laisser envahir par la torpeur japonaise, que j’ai du mal à décoller de mon banc. Ho la la... non, le Japon, ce n’est qu’un au revoir, pas un adieu.
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