Une des entrées de Waterloo station se fait par la Victory Arch « dedicated to the employees of the company who fell in the war ». La compagnie c’est la London South-West Railway (LSWR). Les employés étaient 585 et le théâtre des opérations c'était la Belgique, l’Italie, les Dardanelles, la France, la Mésopotamie, l’Egypte, et la Mer du Nord, comme nous le rappellent les écussons disposés en arc de cercle.Posée sur le toit, un trident à la main, la déesse Britannia est aux premières loges : je me demande combien de milliers de banlieusards passent par cette porte du matin au soir sans lui jeter un seul coup d’oeil. Moi j’avais le temps, j’étais en vacances et mon train n’était qu’à 10h05. J’étais donc à contre-courant de la majorité des voyageurs qui jaillissaient hors des trains pour s’engouffrer dans le métro. Ils fonçaient tête baissée, gare à vous si vous vous trouviez sur leur chemin !Entre la sortie des trains et l’entrée du métro, le parcours de ces hommes et de ces femmes pressés est jalonné de petites boutiques qui bizarrement ne servent à rien quand on a du temps à perdre (il n'y a rien à voir), mais qui sont essentielles quand on est pressé. On s’y bouscule, on y joue des coudes, et parvenus à la caisse vous avez intérêt à ne pas mettre des plombes pour trouver votre porte-monnaie. Il ne doit pas y avoir un seul temps mort. C’est le règne de l’impatience, du piétinement, des soupirs courroucés. Il faut que ça circule! Il faut que ça slalome, tambour battant, entre l’achat du sandwich pour le déjeuner de midi (ou de la salade de fruit, du bagel, du muffin, des cookies, des fruits secs), d'une carte d’anniversaire pour une collègue, d'un journal... Comme la gare, toutes les boutiques ont plusieurs portes pour faciliter l’écoulement de ces hordes impatientes. Cette armée d’employés une fois passée – un peu comme les terribles chevauchées du roi Edouard III en Normandie pendant la guerre de cent ans – le calme revient graduellement. On peut alors commander un café et le siroter tranquillement, on peut flâner chez le marchand de journaux et feuilleter Voici et Paris Match en toute impunité, lire son horoscope pour 2010 dans Marie-Claire et acheter Le Monde, bien sûr ! Pas l'inverse...
J’ai une certaine tendresse pour tous ces voyageurs courant d’air. En observant leurs petites routines ce matin-là, je me suis réjouie d’autant plus d’avoir abandonné mon train train quotidien pour quelques semaines !
2 commentaires:
Merci pour cette description de Waterloo Station, c'est comme si on y était ! Belle journée !
Merci! Il faut eviter le debut et la fin de matinee, ensuite c'est une gare (presque) de province!
Enregistrer un commentaire