Toute une séquence des Glaneurs et la glaneuse d’Agnès Varda est consacrée au magnifique Retable du Jugement dernier (1445-1449) de Rogier van der Weyden. Il se trouve aux Hospices de Beaune fondés par Nicolas Rolin, le fidèle chancelier du duc de Bourgogne, Philippe le Bon. C’est par l’entremise de ce film que j’ai commencé à m’intéresser à ce peintre. Il y avait beaucoup de visiteurs à l’expo, sûrement parce qu’elle fermait ses portes le lendemain, mais les salles du nouveau musée sont si vastes, que l’on ne se marchait pas sur les pieds. J’aime les représentations de la Vierge à l’Enfant (au XVe siècle elles étaient très prisées et van der Weyden en a beaucoup peint) surtout quand le commanditaire est montré agenouillé dans un coin. Autour de moi les guides et les visiteurs parlaient flamand. Deux hommes, qui parlaient français, avaient les honneurs d’un guide particulier qui prononçait le nom du peintre à la flamande où Rogier se dit Royir. Ils ne regardaient que certains tableaux. Ils se sont livrés tous les trois à une comparaison pointue entre la copie de la Descente de Croix et le tableau original, resté accroché sur les murs du Prado, à Madrid, et qu’ils connaissaient par coeur. C’était fascinant. L’affiche de l’expo représentait « Marie-Madeleine lisant », un des rares fragments d’un retable appartenant au genre dit des « conversations sacrées » (où la Vierge est entourée de différents saints). C’est un tableau magnifique – quand on aime lire voir quelqu’un absorbé dans sa lecture comme l’est Marie-Madeleine, c’est presque se voir dans un miroir – qui se trouve normalement à la National Gallery de Londres : j’attends avec impatience son retour au bercail !
1 commentaire:
Dommage que l'expo se termine aujourd'hui... Le récit de la visite me fait envie ! Ne reste plus qu'à retourner à Londres, ce qui n'est pas pour me déplaire...
Belle journée !
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