Nous autres est une émission de Zoé Varier que l’on peut entendre le vendredi à 20h10 sur France Inter (ici). La première émission, le vendredi 4 septembre, était une des plus belles que j’aie jamais entendues. Une vraie merveille. Un moment de grâce. Un truc pas possible.
Je l’ai écoutée, dans une sorte de recueillement, dimanche soir dernier, à une heure où j’avais un peu le vague à l’âme : il faisait froid et je pensais au chauffage qu’il allait falloir rallumer ; le lendemain je tirais un trait sur mes vacances pour de bon ; j’avais ouvert avec enthousiasme le dernier Douglas Kennedy pour m’apercevoir que c’était vraiment un truc sans intérêt pour moi... Toute la journée j’avais essayé de positiver, mais à part une interview de Michel Onfray où ce dernier ne voyait de refuge que dans la construction d’une « cabane au fond du jardin », rien ne me donnait le baume au coeur dont j’avais cruellement besoin... avant cette émission miraculeuse.
Elle a commencé comme ça :
Nous sommes plus riches de connaissances, plus riches de moyens d’action, (...) nous sommes dans une humanité globalisée qui aujourd’hui travaille en même temps et ensemble partout dans le monde. Le monde est mobilisable dans son intégralité. Mobilisons-le pour des choses essentielles. « Alors, c’est quoi l’essentiel ? C’est peut-être ailleurs, loin des contingences et des contraintes du quotidien » a enchaîné Zoé. L'essentiel sera le leitmotiv du programme. Un vrai cadeau : c’était exactement les mots que j’avais besoin d’entendre ici et maintenant. Elle a imaginé cette heure « en forme de pense-bête à accrocher au mur ou sur le frigidaire, à côté des courses à faire et des factures à payer. Pour ne pas oublier, quand on sera un peu plus fatigués et moins vigilants, que l’essentiel c’est peut-être la poésie, c’est peut-être une note de musique, un geste d’amour, c’est aussi nos indignations, notre colère, notre engagement, pour que le monde ne soit pas une fatalité. C’est tout ça l’essentiel et pas moins. »
Après un poème de Guillevic, c’est Rioka Traoré qui prend la parole :
Elle a commencé comme ça :
Nous sommes plus riches de connaissances, plus riches de moyens d’action, (...) nous sommes dans une humanité globalisée qui aujourd’hui travaille en même temps et ensemble partout dans le monde. Le monde est mobilisable dans son intégralité. Mobilisons-le pour des choses essentielles. « Alors, c’est quoi l’essentiel ? C’est peut-être ailleurs, loin des contingences et des contraintes du quotidien » a enchaîné Zoé. L'essentiel sera le leitmotiv du programme. Un vrai cadeau : c’était exactement les mots que j’avais besoin d’entendre ici et maintenant. Elle a imaginé cette heure « en forme de pense-bête à accrocher au mur ou sur le frigidaire, à côté des courses à faire et des factures à payer. Pour ne pas oublier, quand on sera un peu plus fatigués et moins vigilants, que l’essentiel c’est peut-être la poésie, c’est peut-être une note de musique, un geste d’amour, c’est aussi nos indignations, notre colère, notre engagement, pour que le monde ne soit pas une fatalité. C’est tout ça l’essentiel et pas moins. »
Après un poème de Guillevic, c’est Rioka Traoré qui prend la parole :
Il est presque une heure du matin.
Je viens de finir de travailler la guitare.
Et de la véranda je peux voir les étoiles.
Ce moment-là de la journée est mon moment préféré. Seule, avec moi.
Seule, avec la guitare.
Seule, avec la musique.
Tous les rêves sont permis dans un monde juste à moi.
La nuit je suis seule avec la musique.
Seule, avec la guitare.
Seule, avec la musique.
Tous les rêves sont permis dans un monde juste à moi.
La nuit je suis seule avec la musique.
Ça fait des années que je suis seule, la nuit, avec la musique.
Je suis seule, j’écris.
Je suis seule, je joue.
Je suis seule, je pense.
Je suis seule, je me sens bien.
Et je sens juste que je suis
Et que la vie est merveilleuse.
Dans la nuit, je retenais mon souffle. La programmation musicale était plus qu'originale : Dounia de Rokia Traore bien sûr mais aussi Djewende Tale laka de Jupiter et Okwess International ; Parafifi, Le renard, Jolie Demoiselle de Monsieur Borel ; Tell me that you don’t cry d’Emily Loizeau ; La belle dame sans merci (John Keats) par Valentin Silvestrov... Monsieur Borel, un charmant artiste de 23 ans, enregistré à Kinshasa, m’a vraiment fait rire avec sa chanson « Le Renard », qui se termine ainsi :Je suis seule, j’écris.
Je suis seule, je joue.
Je suis seule, je pense.
Je suis seule, je me sens bien.
Et je sens juste que je suis
Et que la vie est merveilleuse.
Vous savez dans mon pays, les femmes ont plusieurs noms.
On les appelle :
Mademoiselle
Mam’zelle
Pigeon roucoule
Mamie crocodile
Bébé
N’zélé
Soussou méringué
Chérie
Momie
N’zazie
Kamoukesoukali
N’kento
Aboumaloambo
Chien méchant
Moinanio (bébé serpent)
A la fin de l’émission... je l’ai ré-écoutée. Une pure merveille pour toute âme chagrine et les autres. Mademoiselle
Mam’zelle
Pigeon roucoule
Mamie crocodile
Bébé
N’zélé
Soussou méringué
Chérie
Momie
N’zazie
Kamoukesoukali
N’kento
Aboumaloambo
Chien méchant
Moinanio (bébé serpent)
2 commentaires:
Une jolie balade, merci d'avoir partagé ça...
Cette emission etait si geniale... je me demande ce qui nous attend a "nous autres" vendredi!
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