jeudi 3 septembre 2009

Cartes du monde

Depuis plus de vingt ans, [Serge Le Manour], le photographe des éditions Yvon, spécialiste de la carte postale touristique, fait et refait son tour de France, mitraillant sans relâche la tour Eiffel, la pointe du Raz et Saint-Tropez. Faire renaître, et non point naître - telle est l'une des règles de la carte postale. "On achète le connu et le reconnu". Oh, bien sûr ! comparés aux Anglo-Saxons, les "mangeurs de grenouilles" sont de petits adeptes : tandis qu'en Grande-Bretagne chaque habitant achète en moyenne 50 cartes postales par an, en France, on se contente de 7.

Clic-clac ! la France dans LE MONDE 25.08.09
Il y a la carte qu’on s’achète: celle-ci vient d’une expo à la Manchester Art Gallery qui s’intitule « What are you like ? ». C’est un auto-portrait de Posy Simmonds. Et je m’y suis reconnue comme dans un miroir (à part pour les chaussures comme moyen de transport préféré, car moi c’est le bus). Au lion de Tanzanie qui se dore au soleil, au singe malaisien fasciné par une noix de coco, aux rizières balinaises, se sont ajoutés le Riddarholmen et le bateau Mälardrottningen de Stockholm, des cerfs-volants du Touquet...La plage de Biarritz où dans une des cabines un estivant se déshabille...
Une rue pavée de Chapel-en-le-Frith dans le Derbyshire où l’expéditeur a cru me reconnaître dans la fille en jaune: il faut dire qu'il faisait un peu froid un soir et j’avais acheté un sweat jaune...
Deux villages des Alpujarras , une chaîne de montagnes andalouse...
Deux ports de plaisance – un andalou et un monégasque...Un jardin de Kyoto dans des couleurs plus automnales qu'estivales... La maison de George Sand à Nohant qui m’a rappelé une visite assez ancienne. Le guide était fantasque. Il nous avait appris que sur les plans la chambre bleue qu’occupait Chopin et qui jouxtait celle de la maîtresse des lieux n’apparaissait pas. Une table était dressée avec une assiette au nom de Flaubert. Dans le magnifique parc, il y avait la tombe de George Sand que personne ne venait voir. Devant la maison il y avait un grand champ de blé. Et de magnifiques chambranles en bois sculpté de Nouvelle Calédonie, qui sont directement allées sur le mur, à portée de regard. Ces cartes ornent tous les recoins de ma maison. Pour moi une carte postale est une des plus hautes preuves d’amitié. J’aime les contempler en faisant ma vaisselle, en travaillant, en passant dans mon couloir. Sur la plupart le ciel, la mer et même les montagnes sont bleus ! Le bleu de l’été et des vacances. En ce moment, j’ai le coeur « grenadine » grâce à l’une d’elle et j’aimerais être dans les Alpujarras au bord du río Poqueira. Capileira, dans la Sierra Nevada est un des villages les plus haut perché d’Espagne. La route pour s’y rendre, et qui va jusqu’à Grenade, est des plus escarpées. On frôle des précipices, et quand j’étais enfant, je me tapissais dans le fond de la voiture en essayant de penser à autre chose. Je crois qu’aujourd’hui j’aimerais faire le chemin à dos d’âne pour en apprécier tous les détails !

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