A Londres, chez moi, il fait beau et chaud, mais à Ségovie, en Espagne, c’est la pluie qui annonce la venue de l’automne. Les gouttes « tambourinent sur les feuilles des marronniers d’Inde » écrit et nous fait entendre Carlos de Hita (ici). Ma rue est bordée de ces horse chesnut trees dont les bogues (conkers) explosent sur la chaussée. Ce sont ces « plops plops » réguliers qui sonnent pour moi l’arrivée de l’automne.
Carlos, lui, salue l’automne dans les jardins du Palais Royal de La Granja où se donne un concert dont les musiciens sont des oiseaux aux noms évocateurs : un étourneau sansonnet (estornino negro), deux merles (mirlos), une grive (zorzal charlo) perchée sur une branche de buis, une bande de sittelles torchepot (trepadores azules) qui traversent le ciel à ce moment-là, des corneilles (cornejas), des chauves-souris (murciélagos), des chouettes hulottes (cárabos), un rossignol des murailles (colirrojo), une bergeronnette grise (lavandera) flûtent, hululent, pépient, babillent, appellent, chantent, sifflent et croassent.
Son enregistrement se termine dans un solo de corneilles dont les cris rauques trahissent la mauvaise humeur de devoir dire adieu, une bonne fois pour toute, à l’été : « Los graznidos de las cornejas suenan a despedida definitiva del verano ».
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