dimanche 20 septembre 2009

J’ai vu « Je veux voir »

Dans Je veux voir, Catherine Deneuve, dans son propre rôle, à Beyrouth pour une soirée de gala et/ou pour tourner ce film-ci, souhaite voir (ou est-ce le scénario qui le lui demande) les dégâts de la guerre. Elle se rend en voiture au sud Liban, jusqu’à la frontière avec Israël. C’est l’acteur libanais Rabih Mroué qui l’accompagne. Comme on se l’imagine, la route vers la frontière n’est pas rectiligne. Il faut d’abord se méfier des chauffards car le code de la route n’est pas du tout respecté, ainsi que des chemins de traverse souvent minés. Il y a aussi des territoires interdits où l’on vous agresse si vous vous y aventurez et qui vous forcent à modifier votre itinéraire.
A cause de toutes ces contraintes et des aléas du voyage, ils ne s’échangent pas beaucoup la parole dans la voiture. De plus, ils viennent de se rencontrer pour les besoins de ce film. A un moment, comme par mégarde, ils se mettent à discuter des images qu’on garde d’un film après l’avoir vu, et ils s’égarent sur un chemin miné. C’est un vrai moment d’abandon, de liberté qui aurait pu se payer chèrement. Sinon, comme l’indique le titre du film, ce voyage et leur relation se passent de mots. Comme s'ils devaient se taire, se faire oublier pour que nous, spectateurs, ayons la possibilité de voir aussi le Liban au sortir d’une terrible guerre. Deneuve s'assoupit même et ne voit pas de verdoyantes montagnes et des champs de blés.
Il y a aussi ces maisons bombardées, dont les ruines sont amenées sur la côte, réduites en poussière sur place, et déversées dans la mer qui se teinte de rouge, comme si elles saignaient. C'est poignant.
C'est un film trop court (1h10) et qui se termine en queue de poisson, mais j'ai bien fait de dire "je veux (le) voir" en consultant les programmes de cinéma! Il commence son chemin en moi.

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