mardi 1 septembre 2009

La vache!

C’est un grand paysage d’Aelbert Cuyp (1620-1691) – mais comment prononce-t-on son nom ? - intitulé « Rivière, cavalier et paysans » (ici). Un autre jour je serais passée devant avec indifférence, mais cette fois-ci je suis allée spécialement le voir à la National Gallery. Ce n’était pas chose facile de le trouver, malgré sa taille, car je ne savais pas à quelle époque il avait été peint, et ce n’est qu’une fois bien engagée dans le dédale des salles que j’ai réalisé qu’un plan du musée indiquant les paysages hollandais m’aurait été d’un grand secours ! C’était tout de même amusant de localiser ce tableau en ayant comme boussole le contenu des tableaux eux-mêmes, les écoles, et la nationalité des peintres : tournez à droite après les Ingres, voilà les Van Gogh, trop tard, faites demi-tour, Zurbarán, espagnol, tournez à gauche, Rembrandt, c’est dans le coin, continuez tout droit, mince un Titien, revenez sur vos pas... Enfin, après des tours et des détours, après avoir admiré maints chefs d’oeuvre en chemin, je suis tombée sur le tableau en question.
Mon historien d’art préféré avait dit : « Ce que j’adore dans ce tableau c’est que dans une seconde ou deux, le chasseur va tirer. C’est une allégorie de la fragilité de la paix, de la tranquillité. On sait que dans un moment les canards vont s’envoler, le cheval va ruer, les vaches vont s’agiter. En une seconde, toute cette scène paisible va se désagréger. C’est poignant ». Un autre avait dit: Les tableaux qui ne s’oublient pas sont ceux qui enseignent comment les regarder et comment regarder.Pour ma part, j’ai remarqué le nuage qui reprend la forme de la montagne et du village, le bras du petit vacher qui indique la rivière au cavalier et le chasseur aux spectateurs. Je ne crois pas que j’aurais pensé à une allégorie quelconque et ça, j’en rougis de honte... Mais une chose que nous avons tous les deux remarqué c’est que l’angle du fusil semble indiquer que c’est la vache blanche qui va être touchée, et non les canards. Elle semble s’en être aperçue d’ailleurs ! J’adore le regard impassibles, indifférents, de ces bovins. J’ai l’impression d’y lire mon ignorance. J’ai l’impression qu’ils me disent : Meuh t’as encore beaucoup de boulot à faire avant de nous comprendre, ma pauv’ fille ! Retourne à tes bouquins et reviens nous voir quand tu seras moins bête !

Aucun commentaire: