Hier, s’est ouverte l’expo « The power of Dogu » au British Museum (ici). Les Dogu sont des poupées d’argile de la période Jomon (16 000-300 av. J.-C.), une ère du néolithique japonais. Les hommes qui vivaient à cette époque, des chasseurs et des pêcheurs, sont les premiers à avoir fait de la poterie. Jomon signifie « marqué à la corde », un motif que l’on retrouve sur les poteries en question. Il y en a une que j’ai reconnue pour l’avoir vue sous d’autres cieux et, bien que je voue un culte au British Museum, j’aurais bien aimé être au Tokyo National Museum !On retrouve ces statuettes, qui ont entre 10 et 25 centimètres de hauteur, en mille morceaux dans des tombes proches des villages. Parfois on retrouve un morceau dans un village et un autre dans le village voisin. On dirait qu’elles ont été volontairement brisées. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme ! Rares sont celles qui sont intactes. On ne sait à peu près rien sur elles. Etaient-elles liées au culte de la fécondité ? Avaient-elles un usage chamanique ou sorcier ? Etaient-ce des talismans ? Pourquoi certaines sont-elles creuses ? Pourquoi certaines parties ont l’air d’avoir été frottées ? On se creuse les méninges et on se lisse la barbichette à tout va chez les archéologues de tout poil. J’aime que l’on ne sache rien - et l'on ne saura jamais rien. J'aime imaginer les âmes « dogunes » qui se marrent dans l'invisible devant nos hypothèses farfelues.
Elles m’ont fait penser aux esprits que l’on voit dans certains films japonais, chez Miyazaki par exemple. En me baladant dans le reste du musée, je me suis mise à voir des Dogus partout... Mais la statuette ci-dessus vient de la préhistoire européenne...
Même ces statuettes romaines, je crois, avaient un air Dogu... J’ai même pensé qu’un des masques Dogu avait un petit air de ressemblance avec le masque dit d’Agamemnon retrouvé à Mycènes (ici). Bref, nous sommes tous frères m’a encore rappelé le British Museum, et après avoir vérifié l’état de mes copines les momies, je suis sortie toute revigorée pour retrouver un soleil qui n’avait rien à envier à celui de l’Egypte !
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