dimanche 12 septembre 2010

Une nouvelle qui ne donne pas le cafard

Als Gregor Samsa eines Morgens aus unruhigen Träumen erwachte, fand er sich in seinem Bett zu einem ungeheueren Ungeziefer verwandelt. (Lorsque Gregor Samsa s’éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat.)
La Métamorphose de Franz Kafka (ici)
En 4e, notre professeur de français nous avait donné une liste de lecture pour les vacances d’été sur laquelle se trouvaient des livres tels que L’Assommoir d’Emile Zola et La Métamorphose de Franz Kafka. Comme j’étais une bonne élève obéissante, je dois avoir lu la nouvelle de Kafka cet été-là dans un livre dont la couverture représentait un énorme cafard ou hanneton. A l’époque je vivais au Maroc et notre jardin fourmillait d’énormes hannetons. Il m’arrivait de les prendre avec les doigts : je me souviens de leurs petites pattes qui s’agitaient dans le vide, du bruit qu’elles faisaient sur le sol, et de leur sensation sur la peau. Il y avait aussi les tremblements de terre qui faisaient sortir les cafards des égouts. Quand nous partions en vacances, il fallait vaporiser du DTT partout pour empêcher les insectes de pénétrer dans la maison. Je jouais tous les jours dans le jardin avec mes petits voisins, et je suis passée par une période où je faisais cauchemar sur cauchemar peuplés de fourmis, de hannetons, de pucerons... La nouvelle de Kafka m’avait tellement terrifiée – je pense que j’avais peur moi-même d’être transformée en hanneton - que je ne m’étais jamais risquée à la relire. Quelle erreur ! Kafka ne précise d’ailleurs pas en quel insecte Gregor est métamorphosé, il ne souhaitait même pas, en 1915, que l’on puisse voir un insecte sur la couverture. Jusqu’au bout j’espérais que Gregor redevienne « humain », j’espérais qu’il se réveille de son cauchemar, c’est pourquoi sa mort m’a vraiment surprise et attristée. C’est vraiment une histoire qui n’est pas piquée des hannetons !

1 commentaire:

McdsM a dit…

Kakfa m'a accompagnée cet été durant la métamorphose (plus sereine) de la maison.