Depuis que Benedict est à Londres, la colombe de l’esprit saint – ou serait-ce une volée d’hélicoptères ? - nous survole jour et nuit, les sirènes de la police font à nos tympans le même effet que les trompettes au mur de Jéricho, et comme tous ses déplacements désorganisent un peu plus la circulation, les bus sont aussi bondés que ne l’était l’arche de Noé.Il y a un autre Benedict qui a quand même plus d’effets positifs sur ma vie : celui qui lit La Métamorphose de Kafka, tous les samedis soirs sur Radio 7. En lisant la nouvelle je me demandais quelle serait ma réaction si soudain quelqu’un que je connaissais était transformé en cafard... Nous connaissons la souffrance de Gregor de l’intérieur, on ne comprend pas les réactions de rejet de son entourage et, bien sûr, on se dit qu’on ne lui voudrait pas de mal, qu’on le nourrirait, qu’on continuerait à l’aimer, nous ! Mais cet après-midi, dans un de ces bus pleins comme un « oeuf Benedict » (ici) - miam! -, à ma très grande honte, j’ai compris que dans l’éventualité de la métamorphose d’un de mes proches en un insecte gluant, je ferais comme la bonne (et peut-être pire...) : je demanderais mes gages et je m’enfuirais comme si j’avais le diable à mes trousses !
En effet, dans le bus il y avait un homme avec un sac à dos très encombrant. Il bouchait le passage, ne connaissait pas son chemin, il bousculait les passagers... A un moment donné, j’ai eu ce sac à dos sous le nez, quand j’ai aperçu, qui se baladait sur son sac à dos, un énorme hanneton. J’ai eu une de ces frousses ! En grommelant, j’ai ramassé mes affaires et je suis partie me réfugier au fond du bus, sans quitter des yeux les allées et venues du sac à dos... et de son locataire, l’affreux hanneton. Pauvre Gregor Samsa, quel sort affreux t’aurais-je fait subir ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire