samedi 31 juillet 2010

Les lauriers

Voilà. J’ai tout fini. J’ai tout préparé dans les moindres détails. Je n’ai rien laissé au hasard. J’ai re-vérifié que j’avais tout.... je m’étais dit : « Je travaille à fond jusqu’au 31 juillet, après, je ne veux plus entendre parler boulot ». Et je l’ai fait. J’aurais dû dire le 15 juillet ! Mais c’était sans compter sur la Coupe du Monde et ses bâtons dans les roues !

J’entends justement les cris des supporters qui me proviennent de l’Emirate Stadium où joue Arsenal dont plusieurs joueurs – et le manager – étaient en Afrique du Sud. J’ai entendu le speaker hurler « Arsenaaaaal », et la chanson des Clash, London Calling, retentir au moment où la flamboyante équipe a pénétré sur le terrain. J’ai envie de lui arracher son micro et de hurler aux milliers de spectateurs : je suis en vacaaaaaaancees !!!!

vendredi 30 juillet 2010

Le vent du large

J’évite d’y penser, parce que si je m’y mettais, ce serait la débandade, je ne ferais que ça. Et il me faut encore rester concentrée. Mais quand même... On ne peut pas être tout le temps écrasé de boulot ! Alors, quand la pression se relâche un peu... les images s’immiscent parmi les exercices. Elles dansent la farandole dans ma tête sur l’air des lampions.

La ville, que l’on aperçoit à l’arrière plan du tableau, abrite tout ce qui fait mon bonheur. C’est intéressant qu’il représente une poignante Descente de Croix. Cette scène se déroule hors les murs de la grande cité, mais les voyageurs qui y cheminent n’en savent rien. Ce qui les intéressent, eux, c’est le trésor que protègent les hautes murailles. Ils ont dans la tête tous les plaisirs que la capitale leur a fait miroiter de loin... Ce tableau m’intrigue et je vais toujours le voir au Louvre. Mais j’aurais du mal à reprocher à mes semblables leur indifférence, moi qui les regarde à mille ans d’intervalle, et qui profite des agréments de Paris qu’ils convoitaient tant!

jeudi 29 juillet 2010

Qui suis-je? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ?

Bon, je vois le bout du tunnel.
Hier, j’attendais le bus pour aller à la fac. Quand celui-ci est arrivé, il arborait un grand placard publicitaire sur toute sa longueur qui vantait les mérites de celle-ci, et invitait les passants à l’Open Day du 24 juin dernier. Je me suis revue à ma petite table, accueillant les étudiants potentiels, et essayant de les renseigner sur nos programmes. Il y a déjà plus d’un mois. Qu’est-ce que j’ai fait de mon mois de juillet ?
Monter dans ce bus c’était comme voyager à bord de ma conscience. Je me suis posée plein de questions. Ce trajet m’a ouvert les yeux ! Je pense que je vais gérer mon temps autrement à partir de septembre. Je vais m’organiser autrement. Organiser, j’en ai un peu marre de ce mot, à vrai dire !
J’ai entendu Florence Aubenas dans l’émission Un homme, une femme, un café, l’addition sur France Inter le dimanche (j’adore cette émission). Elle était invitée en même temps que Guy Bedos. Elle a dit qu’elle était mariée à son travail, qu’elle l’adorait, et qu’il était toute sa vie. Peut-être quand on est journaliste c’est différent. Mais ça m’a mise très mal à l’aise d’entendre ça. C’est surtout le fait de n’être vue que comme une prof. De rencontrer d’autres profs à l’extérieur et de ne parler que de boulot. C’est devenu un carcan étouffant. A la fin on ne se perçoit que sous cette facette et si on n’exerce pas son métier, on est perdu, on ne sait plus qui l’on est, on culpabilise.
Le pire qui pourrait m’arriver c’est de tomber amoureuse d’un prof... oops! Trop tard !

mercredi 28 juillet 2010

Monsieur 100 000 volts

Un homme, dans une chambre au décor spartiate, est hanté par des souvenirs de guerre. Il revient d’Afghanistan où il a été blessé. Plus tard, il traverse en claudiquant Russell square, au coeur de Bloomsbury, à deux pas du British Museum. A-t-on déjà deviné son identité et le rôle qu’il joue dans cette histoire ? Et puis cet homme fade, peu remarquable, rencontre dans un laboratoire un autre homme, à l’allure insolite, lui. Il a une coiffure bizarre, un peu bouffante, des yeux inquiétants, d’un bleu presque transparent, et son visage est difficile à décrire, tant il est mouvant et biscornu. Et sa façon de parler, comme une mitraillette, sans reprendre son souffle. Il agace, il irrite, on a envie de s’en débarrasser comme d’un insecte inopportun et tenace. Comme d'une puce.
Pourtant... pourtant... on est déjà sous le charme. Bientôt on ne pourra plus s’en passer. Quand il n’est pas là, on se morfond, on attend son retour.
Le revoilà, et tout s’accélère. Il nous survolte. On est prête à le défendre becs et ongles contre tous ses ennemis, même le plus grand. Dès qu’il ouvre la bouche on boit ses paroles. Qu’il fasse un bon mot, qu’il lance une pique, et on l’applaudit des deux mains.
Il envoie des SMS à tour de bras qui transpirent une sensualité torride : « Retrouve-moi chez moi » « Quoi que tu fasses, laisse tout tomber »... Et ces regards qu’il laisse couler de ses yeux de cristal... à se pâmer.
Et que Londres est belle sous ses pas! Londres est telle qu’elle est, telle que je la connais. On capte vraiment son âme. Elle émeut. Elle est lumineuse. On redouble d’amour pour elle. Ce n’est pas un Londres de pacotille, pour le cinéma. Ici les rues ont des noms, on peut les situer sur une carte comme Lexington street dans Soho. Et quand seuls, on voyage dans le vrai Londres, on est bouleversés de l’avoir vue si magnifiée à travers lui.
On ne supporte plus la lenteur de son faire-valoir. On veut être seule avec lui, qu’avec lui. On est tellement à l’unisson de ses pensées, attentive au moindre de ses gestes, qu’on devient lui, que notre cerveau résout les énigmes les plus tarabiscotées en même temps que lui. Et quand, pantelante, il nous abandonne... quand on se dit qu’il faudra attendre une semaine avant de revoir cet homme à la présence envoûtante... au lieu de se jeter par terre en se griffant le visage à la mode des Bacchantes, au contraire on saute partout, on rit, on gigote, on se dit que la vie est belle, que l’été est une période magique... Bref, on est excitée comme une puce.
Après, comme en extase, on demande à tous ceux et toutes celles qu’on croise : « Dis, tu as vu Sherlock Holmes au XXIe siècle sur BBC1 dimanche soir ? » (ici)

mardi 27 juillet 2010

Je voudrais être un avion

Comme j’ai la tête comme une pastèque, et que je ne peux plus vraiment me concentrer sur autre chose que mon travail, quand je dois me déplacer je n’amène plus de livre ou mon mp3, je laisse mon esprit divaguer où il veut. Si ça ne devait pas s’arrêter bientôt, je deviendrais carrément un vrai légume. Hier mon esprit s’est perdu du côté du 10 Downing street, et de la visite que notre cher Premier Ministre, ci-devant l’Honorable David Cameron, va effectuer en Inde cette semaine.

Il va y entraîner une riche délégation, composée des plus hautes sommités du Royaume. Et je n’en fais pas partie, c’est le comble !

Il faut dire que je suis retenue ailleurs, et que moi aussi, à mon niveau, je fais marcher le Royaume, et je me garderais bien de déserter mon poste!

En tout cas, si j’avais été dans les bagages du Premier Ministre, je sais à côté de qui j’aurais manoeuvré pour m’asseoir dans l’avion... Quand je pense qu'il existe sur terre quelqu'un qui va passer toutes ces heures à ses côtés, dans les airs, fendant les nuages comme des dieux... Tandis que moi, sur le plancher des vaches, je vaquerai à mes occupations décérébrantes... Comme je voudrais qu’il me pousse des ailes !

Mon trajet aller-retour n’était pas bien long, mais j’ai eu le temps d’imaginer le voyage en Inde, les réceptions somptueuses et leurs petits plats – j’adore l’agneau aux épinards à l’indienne - le comité d’accueil et sa fanfare... je ne suis jamais allée en Inde alors j’ai rassemblé toutes les images vues dans le documentaire de la veille, sur la vallée perdue de Shambala. Mais soudain, me sont venues à l’esprit toutes les réunions également au menu, tous ces discours à caser en deux jours, les entretiens à donner, les documents à signer... Oui mais, il faut bien se l’avouer, ça a quand même plus de gueule d’écouter un discours sur les relations indo-britanniques en tournant une flûte de champagne entre ses doigts, que d’écouter les résultats des examens de rattrapage. J’en pleurais presque de ne pas aller en Inde demain avec David Cameron... c’est vous dire dans quel état mental je suis, presque celui d'un cochon d'Inde !

lundi 26 juillet 2010

De Charybde en...

Scylla? (Etrurie, IVe siècle av. J.-C.)
Non, quand même pas Scylla. Plutôt les toits de Shangri-La que j’aperçois à l’horizon, et que j’atteindrai dans cinq jours. Un pays de Cocagne où le temps se ralentit et l’espace s’élargit ; où l’on peut commencer un livre le matin et le finir le soir si le coeur vous en dit ; où l’on peut se reconnecter avec soi-même... Lire, écrire, rêver, musarder tout à loisir.
J’arrête ici cette évocation où je prends mes jambes à mon cou pour y arriver plus vite ! Mais bon, les journées qui m’en séparent sont mille fois plus ardues que les montagnes du Tibet.
Bientôt je serai on top of the world, sur le Toit du Monde !
Et youpi, les programmes de France Culture se mettent à l’été à partir d’aujourd’hui!

dimanche 25 juillet 2010

Arigato!

Un de mes livres préférés c’est Les années douces de Hiromi Kawakami.
Et j’aime tous les mangas de Jiro Taniguchi.
Alors quand j’ai appris par hasard hier que le second avait fait une bande dessinée du roman de la première... et que ce livre sortait dans un mois... j’ai sauté en l’air de joie !

samedi 24 juillet 2010

Les ânes tant promis

Est-ce le hasard ? Ou peut-on voir, dans ces oeufs blancs antiques et cette mule exposés côte à côte, comme un clin d’oeil au célèbre tableau de Velázquez : Le Christ dans la maison de Marthe et de Marie (ici) qui se trouve à la National Gallery ? En effet, dans le panier que la mule (Corinthe, 350 av. J.-C.) transporte, se trouvent une râpe à fromage, un gâteau, des figues, un mortier et... un pilon, peut-être comme celui que Marthe utilise sur le tableau.

Cette âne lui, transporte des fromages grecs. Il ne me fait penser à aucune oeuvre d’art autre que lui-même. Mais j’imagine la Grèce, le soleil, et une bonne salade de tomates à la feta.

Quand ils se rendaient à l’apadana (salle du trône) les grands rois perses, Darius le Grand et plus tard son fils Xerxès, empruntaient un escalier monumental. Les bas-reliefs consacraient leur puissance. Peut-être l’étiquette exigeait qu’on ne regarde pas le passage du Grand Roi. Seule cette sacrée tête de mule l’observe à la dérobée.

Et j’ai trouvé une troisième tête de mouton, ici un bélier !

Aujourd’hui et demain, je vais m’imaginer très loin. Un paysage grec ne me déplairait pas. Je vivrais dans une maison avec une terrasse surplombant la mer. Il n’y aurait aucune autre âme qui vive à des kilomètres à la ronde. Et dans ce silence complet je pourrais mettre un point final à mon travail. Je me nourrirais frugalement d’oeufs, de fromage, de figues et de gâteau, qu’un âne tout blanc m’amènerait du village le plus proche... ce serait idyllique. Il y aurait quand même une connexion internet, et pour agrémenter mon régime spartiate, je demanderais qu’on ajoute à mon panier de la ménagère quelques boîtes de ravioli dont je raffole!

vendredi 23 juillet 2010

En deux coups de cuillère à pot

Il y a des jours où j’aimerais être née avec une cuillère d’argent dans la bouche... Pas une minute à moi aujourd’hui pour parler d’ânes (désolée Marie !) ou d’autre chose. Demain sera un autre jour, j’espère!

jeudi 22 juillet 2010

Vaisseaux du coeur

Hier, quelqu’un qui revenait du Serengeti en Tanzanie et de Zanzibar, m’a montré, autour d’une tasse de thé, des photos d’éléphants, de girafes, d’hippopotames, de lions et de lionnes, de gnous et de zèbres posant dans un somptueux décor ocre, jaune et bleu. Les girafes grignotaient des feuilles, les hippopotames se vautraient dans la boue, les lions roupillaient, les lionnes se léchaient les babines, les gnous et les zèbres ne se quittaient pas d’un sabot. Et les éléphants ? Les éléphants ne faisaient rien de particulier. Qu’ils sont beaux ces animaux ! Les zèbres surtout... quelle grâce, quelles couleurs ! Mais, si vous voulez mon avis, rien ne vaut le chameau.

Depuis que j’ai vu le film sur Ibn Battûta, dans lequel le célèbre voyageur avait pour toute monture un chameau couleur blanc cassé, sorti tout droit de chez le toiletteur, au poil soyeux et duveteux, je regarde les chameaux d’un autre oeil. Et demain, je vous parlerai de mon faible pour les ânes, foi d'A(g)nès!

mercredi 21 juillet 2010

Postier hâte ton pas, ma lettre n’attend pas !

J’imagine la tête de nos postiers d’aujourd’hui s’ils devaient trimballer dans leurs sacoches des enveloppes de terre cuite contenant des lettres en terre cuite à la Assyrienne ! Le dessin sous celle-ci représenterait un homme venant de signer un prêt – assez d’argent pour s’acheter un âne – devant témoins, remboursable après la récolte. Je crois que les Assyriologues se sont mis le doigt dans l’oeil... en fait c’est un écrivain envoyant à son éditeur une page de son roman Jean de l’Euphrate.

La preuve : ne distinguons-nous pas ici Ugolin qui en pince pour la chevrière Manon des Ziggourats ? La scène suivante ce sont les vieux du village qui, sous un soleil de plomb, se plaignent de ne plus pouvoir siroter leur pastis à cause du manque d’eau.

Ici on me dit que c’est la lettre qu’Ashur-malik aurait écrite à son frère Ashur-idi pour se plaindre que lui et sa famille aient passé l’hiver dans la ville d’Ashur (tiens donc !) sans nourriture, sans vêtement, sans essence. Comment en être s(h)ure ? Comment ne pas voir, dans cette histoire, une première mouture de Michel Strogoff de Jules Verne ?
Assyrienne ou pas, en terre cuite ou en papier, griffée par un stylet ou enrobée de masking tape japonaise, je donnerais cher pour recevoir une longue lettre, truffée d’anecdotes et de rebondissements !

mardi 20 juillet 2010

Modernité quand tu nous tiens

Sur ce papyrus on dirait que le dieu écoute un gramophone ou a un petit ordinateur... Ses voisins n'ont pas l'air commode!
Dans le documentaire, pour consulter des tablettes Hittites, l’historien se rendait dans un musée d’Allemagne de l’Est dont les murs verdâtres étaient criblés de balles.
Quand il interviewait des spécialistes de la Grèce, à Oxford ou Cambridge, chenus et chevrotants, ils répondaient tous à ses questions devant un bureau où trônait une petite machine à écrire.
Quand il devait nous montrer les plans des sept villes qui s’étageaient au dessus de l’antique Troie, il utilisait un appareil énorme, qui prenait tout un coin de la pièce, qu’il actionnait avec une manette et en appuyant sur des boutons rouges ou oranges tout droit sortis de Star Trek.
A la Guerre de Troie se superposait l’Europe d’il y a 25 ans, aux murailles de Troie démolies, le mur de Berlin et ses tags vengeurs. On prenait vraiment conscience de l’irrépressible marche du temps. Qu’il fallait s’adapter et être de son temps, résolument modernes !

lundi 19 juillet 2010

Pour qui sont ces serpents...

A Tokyo, au Jardin Hamarikyu, j’ai failli marcher sur un gros serpent en pensant que c’était une branche. Je savais comment dire serpent en japonais, et j’ai pu avertir la famille qui s’engageait sur le sentier. Mais comme le même mot est utilisé pour crevette – avec une inflexion différente - ils ont dû se demander comment elle avait pu atterrir dans un sous-bois ! Ici c’était vraiment un serpent végétal!

Est-ce que le dessin du sarcophage reflète le caractère de la momie dont on aperçoit les bandelettes ?
Aucune raison précise de parler de serpents un lundi, qui s’annonce comme une journée calme et très studieuse.... mais j’en connais qui se la coulent douce... tsss tssss

dimanche 18 juillet 2010

Pas piqué des hannetons

C’est d’un compliqué Inception de Christopher Nolan ! Mais c’est gripping, captivant. On voit Tokyo, ou plutôt la Tokyo Tower. On voit deux Shinkansen qui se croisent. Mais un seul Japonais. Et après on va à Paris mais on ne voit pas la Tour Eiffel, on voit des petites rues « typiques » ! Ne manquait plus que l’accordéon.
Au bout de la dernière séquence – époustouflante – je me suis rendu compte que je l’avais vue la main droite agrippant de toutes ses forces mon épaule gauche, tellement j’étais happée par le dénouement. Quand vous sortez du cinéma, vous avez envie de rêver, et de jauger vos rêves à l’aune des théories que Leonardo Dicaprio, expert ès-onirisme, distille tout au long du film.

Comme je dors trois fois plus j’ai donc eu une triple dose de rêves.
Dans le premier je trouvais un porte-monnaie bleu et une pochette noire. Vides. Je disais que je préférais la pochette noire.
Dans le second je trouvais un sac à provision dans le bus. Je me l’appropriais. A la fin je révélais mon erreur aux autres passagers du bus.
Le troisième se passait à Paris. Je prenais en photo la façade du Trocadéro ou d’une église qui brillait étrangement. On apercevait la Tour Eiffel derrière, un peu menaçante. Quelqu’un était en retard, il était question d’une librairie. A l’avant d’une voiture je cherchais une rue sur une carte...
Je ne comprends rien à ces rêves mais au moins ce qui m’a fait me réveiller n’était pas l’horripilante ritournelle de Piaf, comme dans le film !

samedi 17 juillet 2010

L'avis d'Ur

L’eau qui s’écoule indéfiniment du récipient percé de cet Esprit Magique, est celle de l’Euphrate. Cet Esprit Magique vient de la ville mésopotamienne de Ur, que le fleuve baignait.
Sait-il, cet Esprit Magique, que plus de deux mille ans plus tard, sur les rives de la Tamise, il exerce encore son influence ? Quand je suis passée devant son image évocatrice, l’idée m’est venue que si je ne levais pas le pied, mon été me filerait entre les doigts.
Mais je ne l’ai pas écouté et j’ai continué, le travail avançait, j’étais satisfaite. Sauf que depuis hier, ma motivation est au niveau zéro. Et je dors, des heures et des heures. Je crois que je suis au bout du rouleau. Quand on est dans cet état-là c’est que la déprime est proche et qu’on est à deux doigts de pleurer sur son triste sort... Ce qui n’est pas du tout dans ma nature.
Je crois que je vais retourner illico voir l’Esprit Magique, pour qu’il m’inspire des pensées plus joyeuses!

vendredi 16 juillet 2010

Illusion auditive

Elle est née de l’autre côté de la Méditerranée, dans le pays voisin de celui où j’ai vu le jour. J’aurais dû la faire parler de sa ville dont j’ai mis longtemps à vérifier la position sur la carte.

Hier soir, pour les besoins d’un cours que je donne sur ce pays, j’ai regardé un documentaire magnifique. Soudain ses protagonistes se rendent dans la ville, ils la parcourent à pied, et s’arrêtent dans une petite cour. Ils nomment les anciens voisins de cette cour. J’ai senti, à ce moment-là, le coeur au bord des lèvres, comme un complot entre mon cerveau et mes oreilles. Les lettres de son nom prenaient petit à petit corps, je retenais mon souffle, là, là, on allait prononcer son nom, j’en étais sûre, parce qu’on ne pouvait pas faire autrement, parce que cette ville ne peut qu’avoir gardé des traces de son enfance parce que pour moi elle se confond avec elle... Je voulais tant qu’on dise que c’est là qu’elle avait vécu avec sa famille, que c’était sur cette placette, plus bas, qu’elle allait danser. Le documentaire se termine sur un homme qui pleure face à la baie, qui pleure sa jeunesse et le gâchis de la guerre. Moi aussi je pleurais face à cette mer si bleue, que ses yeux à elle avaient dû quotidiennement contempler.

jeudi 15 juillet 2010

Silver lining

Hier on me parlait de mon emploi du temps de l’an prochain, et dans le bus du retour je calculais si j’allais travailler moins pour gagner plus, travailler plus pour gagner moins ou travailler plus et gagner plus.
Cette nuit j’ai rêvé que j’étais assise sur les bancs de l’Assemblée Nationale, au premier rang. J’étais donc ministre. De quoi, je me le demande bien ! Et soudain Didier Baroin est arrivé, tout bronzé. Il était beau ! Je crois que j’en étais amoureuse.
En me réveillant, j’ai réalisé qu’il était ministre du budget. Je vais devoir attendre quelques mois pour voir si le mien sera aussi beau et bronzé !
Heureusement que je n’ai pas rêvé de Eric Woerth...

mercredi 14 juillet 2010

La tête nationale

La tête en bas dans les nuages
Un drapeau français
C’est le 14 juillet
La tête vide, sur les genoux,
Il n’est pas férié
Mon 14 juillet

mardi 13 juillet 2010

Le vent qui passe


Je me souviens très bien de cette bourrasque
dans mes cheveux, frôlant mes épaules
emportant ma fatigue par delà les collines

lundi 12 juillet 2010

Autoportrait avec esprits protecteurs

Les esprits protecteurs les plus chics viennent de Balawat, en Irak, une bourgade que l’Assyrien Ashurnasirpal fonda et qu’il baptisa Imgur-Enlil au IXe siècle avant J.-C.
Ces beaux esprits officient des bords du Tigre depuis 900-612 avant J.-C...
C’est dire s’ils ont de la bouteille et s’y connaissent pour vous faire aller bon pied bon oeil !

dimanche 11 juillet 2010

Ma tasse de thé


Certains ne jurent que par les oeufs, qu'ils gobent en quantité industrielle. Mais ils aiment aussi la poule au pot. Quel dilemme !Ils en arrivent à élever des poules géantes dont un seul oeuf suffit à concocter une omelette pour 10 personnes. C'est très affectueux une poule.D’autres, c’est du canard dont ils sont friands, et au restaurant chinois ils roulent le Pékinois dans une petite crêpe, avec de la sauce au pruneau. D’autres encore, ils sont plus rares, se mettent tout nus, se roulent dans la farine, endossent de petites ailes et se lancent à la chasse aux oies. Fi de la dinde à Noël ! Ils veulent leur oie grasse et juteuse et du Capitole, s'il vous plaît!Il y a ceux qui aiment leur viande très rouge, qui découperaient un boeuf les yeux fermés, et qui veulent du ketchup sur leur hamburger comme William Sheller.Sans oublier Néandertal, qui tenait dans sa paume rugueuse des armes assez affûtées pour tailler un steak saignant dans un auroch ou dans un homo sapiens quand celui-ci s’y attendait le moins. Que dire de nos amis les Anglais, les rois du crumble ? Celui-ci fleurait bon la mûre sauvage, cueillie au bord du chemin où se trouve le pré des moutons d’hier. On m’a même montré le mûrier...Certaines, en Nouvelle-Calédonie, avec des fruits font de la confiture, et nous mettent l’eau à la bouche.Tout le monde a, parmi ses amis, une personne qui, au restaurant, ne choisit que du poisson. Moi je préfère les grosses crevettes.Même rouges, même rondes, ces tomates anglaises me font regretter les énormes tomates savoureuses et sucrées du Maroc. Elles avaient souvent des formes bizarres mais les salades de tomates, au Maroc, c’est autrement appétissant...

Et celles qui se pâment pour une feuille de salade ? Si au moins elles en faisaient de la dentelle au lieu de nous casser les noisettes !J’ai appris que celles-ci croissaient sur un noisetier, qu’elles ne poussaient pas salées ou recouvertes de chocolat. Mauve...ou blanche...Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse!
Mais quel que soit votre palais, vous ne pourrez faire autrement que de succomber au gâteau de la Reine Victoria (et de Nichola)!

Pour faire son merveilleux gâteau, la poule au bout de l’allée, qu'on risque mille fois de ratatiner, a fourni de bons oeufs; la vache dans le champ d’en face, qui vous regarde passer d'un bon regard... bovin, du bon lait; et la cuisinière y a mis tout son savoir-faire.
Ce délicieux gâteau, cette tasse de thé parfumée, après une belle journée à sillonner la campagne, c’est une des recettes du bonheur !