L’actualité des tragédies grecques reste toujours subordonnée à l’actualité des grands principes et des grandes espérances qu’ils nous ont légués et qui nous émeuvent à la lecture, nous saisissent, et nous rappellent ce vers quoi nous aimerions aller, aussi fièrement qu’ils le faisaient, sous la conduite de la déesse Athéna.
Jacqueline de Romilly raconte l’ Orestie d’Eschyle
C’est en lisant du Molière que je suis tombée sur le mot anagnorisis, ce moment où, dans une pièce, le voile se déchire et où un personnage éprouve une sorte de révélation. Dans la pièce d’Eschyle, Les Choéphores, Electre, sur la tombe d’Agamemnon son père, que sa mère Clytemnestre a assassiné à l’aide de son amant Egisthe, reconnaît la présence de son frère Oreste grâce à une tresse de cheveux, une empreinte de pas et une broderie. Elle ne le voit pas encore mais elle sait qu’il est là.
L’été est propice à la lecture d’auteurs latins et grecs. Le soleil s’accommode bien avec Cicéron et Pline ou Platon et Eschyle (ici).
Dans le livre ci-dessus, Jacqueline de Romilly explique la pièce avec un ton qui me rappelle celui de Haruki Murakami dans ses romans. Elle prend les personnages comme ils sont, avec fermeté et douceur à la fois, et explique les choses les plus ardues avec des mots simples. La façon dont elle parle d’Athéna est vraiment émouvante, et peu à peu on comprend le culte qu’on lui vouait. C’est un livre qui donne envie de voir la pièce – on m’a dit qu’il y a quelques années on la jouait à Londres et que c’était magnifique... – mais qui en même temps donne à voir la pièce : quand elle décrit les Erinyes, ces monstres qui pourchassent Oreste, et qui dorment et grondent dans le temple d’Apollon à Delphes et crient « Attrape, attrape, attrape, attrape ! », je ne me suis pas évanouie comme certains l’on fait lors des représentations il y a plus de 2000 ans, mais je n’ai pas pu réprimer un frisson.
L’été est propice à la lecture d’auteurs latins et grecs. Le soleil s’accommode bien avec Cicéron et Pline ou Platon et Eschyle (ici).
Dans le livre ci-dessus, Jacqueline de Romilly explique la pièce avec un ton qui me rappelle celui de Haruki Murakami dans ses romans. Elle prend les personnages comme ils sont, avec fermeté et douceur à la fois, et explique les choses les plus ardues avec des mots simples. La façon dont elle parle d’Athéna est vraiment émouvante, et peu à peu on comprend le culte qu’on lui vouait. C’est un livre qui donne envie de voir la pièce – on m’a dit qu’il y a quelques années on la jouait à Londres et que c’était magnifique... – mais qui en même temps donne à voir la pièce : quand elle décrit les Erinyes, ces monstres qui pourchassent Oreste, et qui dorment et grondent dans le temple d’Apollon à Delphes et crient « Attrape, attrape, attrape, attrape ! », je ne me suis pas évanouie comme certains l’on fait lors des représentations il y a plus de 2000 ans, mais je n’ai pas pu réprimer un frisson.
J’ai moi-même eu une anagnorisis alors, quand la beauté du théâtre d’Eschyle m’a été révélé et que, de L’Avare, je suis passée aux Perses (ici).
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