Dans la région supérieure, le ciel était bleu, le soleil éblouissait les yeux de son éclat, les températures atteignaient des sommets olympiens. Pourtant, hier, j’étais underground, dans une demeure souterraine en forme de caverne, enchaînée (de mon plein gré) pendant 5 heures, devant le superbe film de Roberto Rossellini : The Age of Cosimo de Medici (1973). Il ne faut pas s’étonner que ceux qui se sont élevés à ces hauteurs ne veuillent plus s'occuper des affaires humaines, et que leurs âmes aspirent sans cesse à demeurer là-haut, même si pour cela il fallait aller en bas, c’est-à-dire dans les sous-sols du British Museum.
C’est sans regret que je laissais à d’autres le temps estival au-dessus : j’aime l’ambiance qui règne parmi les spectateurs d’un film au long cours: ces contacts qui se nouent, ces sourires, le temps d'une traversée... Chacun chérit sa place, même si elles n’étaient pas numérotées. Dans cette bulle de douceur et de gentillesse, j’étais un peu transportée de mon vivant aux îles Fortunées.Ce film – à l’origine une série télévisée en trois épisodes – nous plonge dans la Renaissance italienne, à Florence surtout, sous Cosme de Médicis (1389-1464), le fondateur de la dynastie. Il se termine sur la célèbre promenade qu'effectue l’architecte Leon Battista Alberti (qui était aussi peintre et philosophe) avec Lorenzo, le futur Laurent le Magnifique (petit-fils de Cosimo), parmi les ruines de Rome, qui lui inspirent une réflexion sur les bienfaits de l’éducation et de la curiosité intellectuelle.
Même si c’était parfois difficile de comprendre ce qui se tramait – il aurait fallu connaître l'histoire de la Péninsule sur le bout des doigts – on arrivait à saisir le foisonnement intellectuel de l’époque avec, par exemple, la diffusion des écrits des auteurs arabes, grecs et romains pour lesquels Cosimo dépensait des milliers de florins. Mais ce qui m’a le plus émerveillée – c’est le mot juste – c’est quand Alberti, dont le rêve est de redonner son prestige et sa beauté à une Rome « envahie par les chèvres et repère de brigands », descend dans un souterrain pour montrer, au futur pape Nicolas V, les ruines romaines et les trésors qu’elles recèlent. Combien j’aurais aimé assister aux fouilles de Rome! C’était amusant de se dire qu’à l’étage au dessus de ma caverne s’étalaient de nombreux objets et statues découverts à Rome à l’époque d’Alberti ainsi que des dessins de ses artistes les plus prestigieux...
Le musée fermait ses portes quand j’ai émergé des ténèbres à la lumière encore vive du jour finissant. Mais plongée dans le noir, j’avais vu mille fois mieux que les habitants de ce séjour pour avoir contemplé en vérité le beau, le juste et le bien. (Merci à Platon pour ses allégories !)
Même si c’était parfois difficile de comprendre ce qui se tramait – il aurait fallu connaître l'histoire de la Péninsule sur le bout des doigts – on arrivait à saisir le foisonnement intellectuel de l’époque avec, par exemple, la diffusion des écrits des auteurs arabes, grecs et romains pour lesquels Cosimo dépensait des milliers de florins. Mais ce qui m’a le plus émerveillée – c’est le mot juste – c’est quand Alberti, dont le rêve est de redonner son prestige et sa beauté à une Rome « envahie par les chèvres et repère de brigands », descend dans un souterrain pour montrer, au futur pape Nicolas V, les ruines romaines et les trésors qu’elles recèlent. Combien j’aurais aimé assister aux fouilles de Rome! C’était amusant de se dire qu’à l’étage au dessus de ma caverne s’étalaient de nombreux objets et statues découverts à Rome à l’époque d’Alberti ainsi que des dessins de ses artistes les plus prestigieux...
Le musée fermait ses portes quand j’ai émergé des ténèbres à la lumière encore vive du jour finissant. Mais plongée dans le noir, j’avais vu mille fois mieux que les habitants de ce séjour pour avoir contemplé en vérité le beau, le juste et le bien. (Merci à Platon pour ses allégories !)
1 commentaire:
C'est vrai que c'est un délice particulier que de se laisser bercer par un film, une pièce de théâtre un peu long(ue)... Me reviennent des souvenirs d'une représentation du Mahâbhârata... Doux dimanche !
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