dimanche 13 juin 2010

Au premier chef


Hélas pour toi, si tu ne danses pas comme la fleur avec la brise
Hélas pour moi, si le soleil ne m'est pas enivrant
Hélas pour nous, si nous ne saisissons pas la volupté du printemps

Fereydoun Moshiri
J’ai fini par ranger autour de moi : les papiers amoncelés ont fini dans des pochettes transparentes, et ces pochettes dans des classeurs. Maintenant, le raffinement extrême serait de classer ces pochettes par thèmes... Et sous ce désordre j’ai retrouvé des articles que j’avais mis de côté pour moi et mon carnet à moi. Un carnet de notes mais pas de celles dont on peut faire des moyennes. Des articles qui ne concernent ni la biodiversité, ni l’engagement politique des jeunes français, ni la répartition des tâches ménagères chez les couples bobos du bas Poitou !Etrange comme il est facile de perdre le fil de sa vie, de se perdre de vue et de prendre un autre pli, tout en croyant que rien n’a changé, et que les petits désagréments qui s’accumulent sont à mettre sur le compte de changements climatiques ou d’emails fâcheux. Quelle fuite en avant...
Lors de la conférence sur Leonard de Vinci, on nous a montré une page d’un des carnets du peintre sur laquelle il avait noté, de façon très ordonnée, très méthodique, tous les mots ayant trait aux armes et au combat. Il avait différents carnets, de toutes les tailles, ayant chacun une fonction particulière. En retrouvant mon propre carnet oublié depuis avril, j’ai soudain pensé à Léonard de Vinci : je l’ai imaginé prendre son temps pour consulter des encyclopédies, et s’appliquant pour compiler tous ces mots... Je ne lui ai pas envié sa plume et ses dessins, mais tout le temps qu’il avait consacré à cette tâche qui l’intéressait. Maintenant j’ai envie de prendre impunément mon temps, moi aussi, pour faire ce qui m'intéresse au premier chef.

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