Dans The Age of Innocence, le film de Scorcese, Daniel Day Lewis se tient au Louvre devant ce tableau de Rubens : L'Apothéose d'Henri IV et la proclamation de la régence de la reine, le 14 mai 1610. Moi je m’étais dit que le 14 mai 2010, si je manquais d’imagination, cette image me tirerait de l’embarras. Mais le jour du 400e anniversaire de la mort d’Henri IV, j’avais d’autres chats à fouetter. Pourquoi est-ce que je pense à lui, un 5 juin, le jour où, en 1898, naissait Federico García Lorca ? On peut prendre de lui n’importe quels vers au hasard, comme ceux-ci par exemple...
La dulzura tenue del anochecer,
cual negro rocío, tapizó la senda,
teniendo de inmenso dosel a la noche,
que venía grave, preñada de estrellas.
...pour toucher du doigt la beauté. Je me demande si des amoureux du poète se sont réunis ce matin sur la place de Fuente Vaqueros près de Grenade comme à l’accoutumée ? Je les imagine réciter quelques vers, la Sierra Nevada en toile de fond, et ensuite se rendre dans un café pour déguster des churros. C’est une image bien prosaïque : c’est que je vais moi-même de ce pas prendre mon petit-déjeuner. Pour le 7 juin, en guise de cadeau d’anniversaire, j’espère avoir fini la vie de Paul Gauguin qui la commença ce jour-là en 1848.
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