J’ai appris récemment la signification du nom de la ville de Samarra en Irak. Au IXe siècle, le calife abbaside Al-Motasim avait appelé sa capitale : Sorra man ra’a (celui qui l’aperçoit se réjouit). J’aime le choix du verbe « apercevoir ». Peut-être nous ne nous rendons pas à Samarra, mais on voit de loin le dôme de la Mosquée d’Or, et ça nous suffit pour être heureux. Peut-être c’est notre destination, nous sommes fourbus, la fin du voyage approche, quand au détour du chemin on distingue enfin, au loin, quelques toits de la ville. Etait-ce une ville splendide comme Bagdad et se félicitait-on à l’avance des beautés sur lesquelles nos yeux se poseraient ?
Il y a une idée de mouvement dans le fait d'apercevoir, de révélation et de disparition soudaine. Quelqu’un passe près de nous, le temps de se retourner, il a disparu; ou bien c’est nous qui bougeons, et qu’une voiture emporte. Mais le souvenir de cette rencontre furtive continue encore longtemps de palpiter. Oui, décidemment, j’aime le verbe apercevoir.
2 commentaires:
Qu'il est doux d'avoir un ange!
Le mien a masqué son Aperçu, mais de temps à autre, je sens son souffle sur ma vie...
C'est joliment dit!
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