Dès l’aube elles jacassent, et elles n’arrêtent pas une minute, mes voisines pies dans l’arbre devant ma fenêtre. Le nid est caché sous les feuilles, mais je les aperçois de temps en temps, qui sautillent sur les branches, un insecte dans le bec. Comme elles j’ai l’impression de vivre dans un arbre. Je ne mets le pied dehors que pour poster une carte ou acheter de quoi manger. Je rentre vite et me remets à travailler. Je n’ai plus d’heures et il m’arrive de déjeuner à l’espagnole, en milieu d’après-midi.Je suis si concentrée que les idées (de cours) fusent... mais en même temps, une part de moi-même a sa vie propre. J’entends les pies, et je pense à cet oisillon qui s’est fait écraser sous mes yeux par une voiture. J’aurais pu le sauver. Je perçois les fluctuations de la circulation : il y a, les jours chauds, dans l’après-midi, une heure si dominicale, qu’elle me fait perdre l’ordre des jours et des saisons. J’ai envie de lire un roman japonais et d’aller à Tokyo. J’ai envie d’aller au Musée Delacroix à Paris et au château de Blois. Je pense à la vie de Gauguin et je suis triste. J’ai envie d’en savoir plus sur Delacroix et de voir La mort de Sardanapale au Louvre. J’ai envie de voir les galeries assyriennes au British Museum. J’ai envie de me promener du côté de la Tate Modern et de prendre le bateau sur la Tamise. Je revois Kyoto et la promenade des philosophes et mon hôtel sur les bords de la Kamogawa en face du café Agnès. Je me suis en pensée dans les rues de Kyoto.
Collée devant mon ordinateur, les yeux rivés sur l’écran, je travaille. Je tape, j’imprime, j’illustre, je concocte... Après une semaine de ce régime, mes objectifs sont plus qu’atteints. Ces deux prochains jours, je vais déployer (un peu) mes ailes et quitter (un peu) mon nid... pour mieux y revenir, ragaillardie.
Collée devant mon ordinateur, les yeux rivés sur l’écran, je travaille. Je tape, j’imprime, j’illustre, je concocte... Après une semaine de ce régime, mes objectifs sont plus qu’atteints. Ces deux prochains jours, je vais déployer (un peu) mes ailes et quitter (un peu) mon nid... pour mieux y revenir, ragaillardie.
2 commentaires:
Je suis 'ébobie' par autant d' activité cérébrale. Ici, encore 4semaines à tenir et je me sens alzheimerisée'. Tout m'échappe.
Je n'arrive plus à lire le soir...
C'est que je suis sur ma lancee... mais hier soir j'ai eu un coup de mou, avec moral dans les chaussettes... si je m'arrete je ne fais plus rien... je me connais!
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