mardi 4 août 2009

Qui s’aime, le vent

Je ne supporte pas la chanson Perfect Day de Lou Reed. Pourtant elle aurait tout pour me plaire. D’abord j’aime sa voix grave et son accent. La musique est, de plus, très mélodieuse... Ce piano ! Ces violons ! Il parle d’amblée de « sangria in the park » et cela aurait tout l’heur de me plaire vu que moi qui ne bois jamais une goutte d’alcool, j’ai un grand faible pour la sangria. Quand il dit qu’il est allé au zoo, je me transporte illico, non à Central Park mais à Ueno à Tokyo, ce qui me plaît énormément. Se dessinent dans mon esprit le National Museum, l’entrée du zoo, le Toshogu pour Ieyasu Tokugawa et ses lanternes et l’allée qui mène à l’étang Shinobazu et ses roseaux (reed veut dire roseau). C’est agréable, je m’y croirais, à si peu de frais. En plus, dans la chanson, après la sangria et le zoo, il va au cinéma... tout cela en amoureux. N’est-ce pas fun comme il le dit ? Pour moi c’est le perfect day par excellence ! Que vouloir de plus ? Mais voici que tout se gâte... et qu’au lieu d’imaginer un (jeune) homme, tout fringant, tout sémillant, avec qui passer une telle journée serait vraiment perfect, j’entends la voix chevrotante d’un dépressif, d’un suicidaire, s’accrochant à une bouée de sauvetage. Et la phrase qui revient en leitmotiv à la fin : « you’re gonna reap just what you sow » et qui signifie « tu récolteras ce que tu as semé », au lieu d’annoncer des lendemains qui chantent est une sentence de mort qui s’adresse d’après moi à la sinistre Faucheuse qui bientôt le fera passer de vie à trépas. Non, vraiment, j’ai horreur de cette chanson.

1 commentaire:

asiemutée a dit…

Suicidaire ... en effet, le zoo de Ueno ...