Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie:
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau
Le temps a laissé son manteau.
De vent, de froidure et de pluie
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie:
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau
Le temps a laissé son manteau.
C’est parce qu’il faisait si chaud fin octobre, parce que nous avons remisé nos manteaux et nos écharpes dans nos armoires, que le rondeau de Charles d’Orléans, appris par coeur à l’école primaire, et qui salue la venue du printemps, m’est revenu en mémoire. Je me souviens encore de mon cahier de poésie et de mon écriture appliquée – j’aimais dessiner les entrelacs des majuscules - comme si je les avais sous les yeux. J’ai le souvenir précis de la façon dont je le récitais, un peu comme une chanteuse réaliste annonce l’auteur de la chanson qu’elle va interpréter : De Charles d’Orléans (je marquais une pause) Rondeau. Je m’entends encore détacher chaque syllabe, je disais pi-è-rre-ri-es et or-fè-vre-ri-e et je le fais encore. On ne devait pas m’avoir parlé du poète et je le pensais sûrement mon contemporain. On ne m’avait pas expliqué non plus ce qu’était un rondeau. Je devais croire que c’était une chanson pour faire la ronde dans la cour de l’école. Je me souviens surtout que, pendant longtemps, j’ai cru que les oiseaux ne pouvaient chanter autre chose que : le temps a laissé son manteau...
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