To have some accounts of my thoughts, manners, acquaintance and actions (...) , is the reason which induces me to keep a Journal: a Journal in which I must confess my every thought, must open my whole Heart! But a thing of this kind ought to be addressed to somebody – I must imagine myself to be talking – talking to the most intimate of friends (...). To whom then must I dedicate my wonderful, surprising and interesting adventures?
– Nobody!
To Nobody, then, will I write my Journal! since To Nobody can I be wholly unreserved – to Nobody can I reveal every thought, every wish of my Heart, with the most unlimited confidence, the most unremitting sincerity to the end of my Life!
Zuihitsu ou "notes au fil du pinceau", comme en composaient les gentes dames de la cour de Heian au Japon, aux environs de l’an 1000: « J’ai rassemblé des notes sur les événements qui s’étaient déroulés devant mes yeux et sur les réflexions que j’avais faites en mon âme » (Sei Shōnagon dans Notes de chevet)
samedi 31 mai 2008
Géographie personnelle
Fanny Burney, 17 mars 1768
Je ne peux imaginer qu’une sorte de personnes qui puisse emprunter St Martin’s street, cette ruelle morne qui, en quelques enjambées, vous mène de Leicester square aux abords de Trafalgar square: les amateurs d’art, pour qui c’est le plus rapide des raccourcis entre la bouche de métro et les grandes expos qu’organise la National Gallery. Percée à la fin du XVIIe siècle, ses bâtiments d’aujourd’hui, gris et sans caractère, datant vraisemblablement de la deuxième guerre mondiale, jurent avec l’architecture colorée de la place et les néons de Piccadilly Circus à deux pas. Elle échappe aussi à l’effervescence des rues avoisinantes comme Gerrard St par exemple, bordée de dizaines de restaurants chinois qui exposent en leurs devantures d’appétissants canards laqués et d’effrayants poulpes rouge orangé dont l’aspect visqueux fait la joie des badauds en mal de sensations.
Pourtant, dans mon plan personnel de Londres, elle constitue l'une des artères principales : il y a de cela quelques années, dans une épineuse situation, je n’aurais eu qu’un pas à faire pour filer à l’anglaise par ce chemin. Cet acte manqué m’a changé la vie. Ce soir de novembre-là, j’aurais bien aimé que Fanny Burney habite encore au n°35, l’ancienne maison de Isaac Newton ! Elle m’aurait mis du baume au coeur et nous aurions couru dans son observatoire, où elle rédigeait ses célèbres romans et son Journal, observer de cet abri discret une scène fort cocasse sur la place!
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