Hier j’avais oublié ma montre. De tous les actes manqués, c’est celui dont je suis la plus coutumière, quand mon corps et ma tête tirent le signal d’alarme. Quand je constate son absence à mon poignet droit – quand j’étais gamine j’étais amoureuse de Robert Redford... et il met sa montre au poignet droit... - c’est toujours quand s’ouvre devant moi une journée jalonnée de rendez-vous – même s’ils sont des plus agréables comme c’était le cas hier - que je ne peux reporter, dont l’horaire a été mesuré au cordeau, et qui ne pourraient souffrir d’aucun retard si je ne veux pas que tout – ma vie, carrément, et mon amour-propre - s’écroule comme dans un jeu de dominos !
J’adore organiser ce genre de journée, où je m’agite jusqu’à la limite de l’épuisement. Où je remets mon sort et ma santé mentale dans les volants et les roues de ces chers bus londoniens – c’est un peu comme compter sur son pire ennemi... – et où je teste ma ponctualité légendaire jusqu’à ses derniers retranchements. Peut-être pour décupler le plaisir que j’ai de me retrouver ensuite seule, à savourer les événements de la journée.
J’avais déjà pris, et ce, dès potron-minet, 30 minutes de retard sur l’horaire prévu... mais j’étais d’une indolence... j’ai du retarder mon premier rendez-vous, et puis le retarder encore...
S. ne m’en a pas tenu gré. Discuter sous tous ses angles de cinéma allemand ancien et moderne, d’exploits héroïques, de pics enneigés – il faisait un froid de canard hier -, d’alpinistes chevronnés et de propagande nazie, m’a fait le plus grand bien.
Mais, déjà, sur les chapeaux de roue, je repartais vers mon restau chinois préféré avec mes 30 minutes de retard qui me houspillaient. Mais notre déjeuner à J. et moi a été des plus zen et des plus doux qui soient. D’ailleurs voir J. c’est comme aller dans un onsen japonais : Mon âme commence à ondoyer mollement comme une méduse. Si telle était la vie, comme elle serait agréable ! se félicite le héros de Soseki dans Oreiller d’herbes.
Pendant notre déjeuner, mon rendez-vous suivant s’est décommandé. Mes 30 minutes de retard se sont évaporées, comme par magie, dans une fumée rose...
Et puis, par le plus grand des hasards, en quittant J., un coup de fil m’apprit que N. (le 5e rendez-vous) était justement dans une librairie à deux pas de là – Piccadilly Circus. J’y ai couru... et là j’avais carrément 4h d’avance !! J’en ai profité pour m’acheter en Folio la Correspondance de Flaubert et celle de Proust. Maintenant, tout ce que je m’achète est « mon cadeau de Noël ». Cela me fait bien rire parce que dans les 3 semaines qui viennent, je vais avoir tant de cadeaux de Noël qu’il me faudra piquer la hotte du père Noël pour revenir du Japon !
J’aurais dû rentrer chez moi et ranger, faire ma valise, vérifier qu’il ne me manque rien... Mais je me sentais en vacances, ça me faisait du bien de tirer un trait sur ce semestre agité, de faire des projets, de regarder d’un oeil moqueur un bout de la Star Ac, de se moquer de plus belle des simagrées gentillettes des candidats à la Roue de la Fortune, et d'apprendre grâce au JT de France 2, comment déclancher des avalanches, avant de finir en beauté dans un restau espagnol du coin devant des tapas somptueuses.
Je suis rentrée fourbue – c’était tellement en désordre chez moi qu’on aurait dit qu’une descente de police avait eu lieu ! Je me sentais totalement en vacances. C’est peut-être pour cela que ce matin, ce billet est si long – et je suis d’ores et déjà en retard pour mon prochain rendez-vous – et que, en repensant au billet d’hier et en particulier à cette carte-colombe, j’y vois plus clair : elle reflète exactement l’état de notre relation, ravalée au rang de collègue à collègue, limitée au quatre murs de la fac... et, si les circonstances et des mouvements d’âme subtils l’ont voulu, c’est que c’est sûrement mieux ainsi.
En tout cas, il me reste à être à l’heure pour mon avion demain... mais ça, comptez sur moi !
J’adore organiser ce genre de journée, où je m’agite jusqu’à la limite de l’épuisement. Où je remets mon sort et ma santé mentale dans les volants et les roues de ces chers bus londoniens – c’est un peu comme compter sur son pire ennemi... – et où je teste ma ponctualité légendaire jusqu’à ses derniers retranchements. Peut-être pour décupler le plaisir que j’ai de me retrouver ensuite seule, à savourer les événements de la journée.
J’avais déjà pris, et ce, dès potron-minet, 30 minutes de retard sur l’horaire prévu... mais j’étais d’une indolence... j’ai du retarder mon premier rendez-vous, et puis le retarder encore...
S. ne m’en a pas tenu gré. Discuter sous tous ses angles de cinéma allemand ancien et moderne, d’exploits héroïques, de pics enneigés – il faisait un froid de canard hier -, d’alpinistes chevronnés et de propagande nazie, m’a fait le plus grand bien.
Mais, déjà, sur les chapeaux de roue, je repartais vers mon restau chinois préféré avec mes 30 minutes de retard qui me houspillaient. Mais notre déjeuner à J. et moi a été des plus zen et des plus doux qui soient. D’ailleurs voir J. c’est comme aller dans un onsen japonais : Mon âme commence à ondoyer mollement comme une méduse. Si telle était la vie, comme elle serait agréable ! se félicite le héros de Soseki dans Oreiller d’herbes.
Pendant notre déjeuner, mon rendez-vous suivant s’est décommandé. Mes 30 minutes de retard se sont évaporées, comme par magie, dans une fumée rose...
Et puis, par le plus grand des hasards, en quittant J., un coup de fil m’apprit que N. (le 5e rendez-vous) était justement dans une librairie à deux pas de là – Piccadilly Circus. J’y ai couru... et là j’avais carrément 4h d’avance !! J’en ai profité pour m’acheter en Folio la Correspondance de Flaubert et celle de Proust. Maintenant, tout ce que je m’achète est « mon cadeau de Noël ». Cela me fait bien rire parce que dans les 3 semaines qui viennent, je vais avoir tant de cadeaux de Noël qu’il me faudra piquer la hotte du père Noël pour revenir du Japon !
J’aurais dû rentrer chez moi et ranger, faire ma valise, vérifier qu’il ne me manque rien... Mais je me sentais en vacances, ça me faisait du bien de tirer un trait sur ce semestre agité, de faire des projets, de regarder d’un oeil moqueur un bout de la Star Ac, de se moquer de plus belle des simagrées gentillettes des candidats à la Roue de la Fortune, et d'apprendre grâce au JT de France 2, comment déclancher des avalanches, avant de finir en beauté dans un restau espagnol du coin devant des tapas somptueuses.
Je suis rentrée fourbue – c’était tellement en désordre chez moi qu’on aurait dit qu’une descente de police avait eu lieu ! Je me sentais totalement en vacances. C’est peut-être pour cela que ce matin, ce billet est si long – et je suis d’ores et déjà en retard pour mon prochain rendez-vous – et que, en repensant au billet d’hier et en particulier à cette carte-colombe, j’y vois plus clair : elle reflète exactement l’état de notre relation, ravalée au rang de collègue à collègue, limitée au quatre murs de la fac... et, si les circonstances et des mouvements d’âme subtils l’ont voulu, c’est que c’est sûrement mieux ainsi.
En tout cas, il me reste à être à l’heure pour mon avion demain... mais ça, comptez sur moi !
2 commentaires:
Awesome pictures. I will miss you lots. Have a great time in Japan. R xxx
Merci! C'est gentil!
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