mardi 30 septembre 2008

Bête et méchante

J’aurais dû la voir venir avec ses gros sabots... ceux-là mêmes que j’avais photographiés au petit Musée municipale de la riante ville de Vendôme, et qui nous avaient fait tant rire ma cousine et moi. Entre deux réunions je ne la vois jamais, je ne pense jamais à elle, je l’évite et j’oublie ses manigances, ses lèvres pincées, sa voix sèche qui manque d’assurance. Mais hier soir j’ai compris, une bonne fois pour toute, que s’il arrivait que nous marchions toutes les deux au bord d’une falaise, elle me pousserait dans le vide avec ce sourire pervers qui ne la quitte pas. Elle est malveillante à mon égard depuis le premier jour où je l’ai rencontrée il y a 17 ans. Elle serait ravie qu’on me cherche des noises. Et je ne veux pas m’interroger d’où lui vient ce manque d’estime d’elle-même, cette jalousie qui doit lui pourrir la vie.
Hier soir nous rencontrions nos premiers étudiants et ça m’a donné envie d’être à mercredi prochain pour leur présenter le joli programme que je leur ai concocté avec amour cet été. Ils étaient autour de moi, je découvrais leurs visages souriants, je leur parlais grammaire et exercices de laboratoire avec un enthousiasme que je ne me soupçonnais plus. Quand soudain elle est venue vers moi, traînant derrière elle un vieux monsieur qui sucrait un peu les fraises. Et avec un sourire d’une perversité inouïe, elle m’a lancé : « Je te présente ton futur étudiant ». Et elle s’est éclipsée. Je l’ai vue se mettre dos à la fenêtre et pouffer. Quel bon tour elle m’avait joué ! Comme elle se réjouissait des problèmes que cet étudiant allait me poser ! Et là j’ai compris la bêtise de cette femme, son manque de coeur. Et c’est vraiment dommage aussi pour elle que de ne pas comprendre ce que cela signifie être prof. Comment peut-elle se moquer d’un étudiant au nez et à sa barbe. Comment peut-on trouver du plaisir en méprisant les gens qui sont en face de nous ? Ça me dépasse et me fait pitié. En sortant de la fac, satisfaite, j’ai pensé que j’étais sur la première marche d’un escalator qui m’amènerait en douceur à la passerelle de mon avion pour Tokyo et que tout irait bien jusque-là.

lundi 29 septembre 2008

Zao Wou-Ki par François Cheng

À celui qui contemple l'œuvre de Zao Wou-Ki (ICI)

Entends-tu ce Souffle qui vient de loin, plus loin que tout horizon, plus loin que toute mémoire ?Ne l'entends-tu pas résonner Pourtant, basse continue, au plus intime de toi ? Le voilà qui se transmue devant toi En gestes inauguraux, en couleurs d'aurore en signes habitables, Pour te signifier que lui, le Souffle Qui nous habite tous se doit d'être sans cesse incarné. L'invisible ne se révèle que par le visible; L'infini ne rayonne qu'à travers la nécessaire finitude. Se déploie alors devant toi L'espace offert qui s'enivre de sa propre incantation.


Sous les nuages déchirés, les prairies fleuries boivent les rosées de tout leur soûl, Sans égard pour l'ombre de la mort qui plane. Les glaciers à précipices, eux, N'ont cure de l'abîme qui les attend. Tout tend vers l'élan, tout tend vers l'instant, tout s'essaye à l'espérance, Obscurs et éclats alternés, Murmures et clameurs emmêlés, La ronde des saisons reprendra le flambeau de la promesse initiale. Toi qui prêtes l'oreille et l'œil, laisse-toi entraîner par la superbe rythmique, Sur la voie qui mène à l'impondérable vie ouverte.

dimanche 28 septembre 2008

Saint-Paul est selon mon cœur (Blaise Cendrars)

Hier soir j’ai vu Linha de Passe de Walter Salles que j’ai beaucoup aimé. C’est un film sur la vie comme elle est. Certes, il représente une dure réalité brésilienne, mais à la hauteur de sentiments humains donc universels. Ce qui m’a bouleversée ce sont les multiples plans de mains : elles battent dans l’air comme des ailes de papillon ou d’oiseau, elles nettoient, elles frottent, elles plongent dans l’eau sale d’un évier, elles caressent ou griffent les visages et les corps, elles boxent, elles baptisent, elles implorent Dieu, elles tournent des volants, elles imitent les battements de coeur... Aux plans de mains correspondent ceux de pieds et de jambes : les coups de pieds du bébé dans le ventre de la mère, les tirs au but du footballeur en herbe, la jambe brisée du motocycliste, les jambes paralysées de l’infirme et celles que l’on prend à son cou pour s’échapper. Les derniers mots du film sont d’ailleurs « marche marche marche ». Le film se passe à Sao Paulo. Je me souviens d’une prof de géo qui adorait le Brésil et qui prononçait le nom à la brésilienne « San Pao », ce qui ne lassait de faire rire les bécassines et bécassons que nous étions. Dois-je le souligner, mais Plastic City de Yu Lik wai se passe aussi à Sao Paulo et ce serait intéressant de comparer les deux visions de la ville.
Pero Vaz de Caminha était l'écrivain du voyage de Pedro Alvares Cabral, le «découvreur» du Brésil. Caminha est séduit par la vision édénique de ce nouveau pays, quand il aborde ses côtes, en avril 1500. La première chose que font les Portugais en posant le pied sur la terre du Brésil, c'est de couper un arbre afin de faire une croix. Avant de repartir au Portugal, les hommes de Cabral laissent derrière eux un forçat avec les Indiens, et celui-ci se débat, crie qu'il ne veut pas rester dans ce territoire, qu'il veut revenir au Portugal, même s'il doit pour cela retourner en prison. Par contre, deux jeunes marins portugais, cette nuit-là, plongent dans la mer pour revenir vers le rivage. Ils sont les premiers à choisir le Brésil... Ce récit donne l'image de ce que sera le pays: peuplé à la fois de Portugais qui ne songent, comme le forçat, qu'à retourner chez eux, et d'immigrants qui, comme les deux jeunes marins, sont venus ici se refaire une vie. Cette opposition a perduré jusqu'à aujourd'hui.

São Paulo « est un véritable melting-pot noyé dans la violence et une vie âpre. Venus de tous les horizons, les jeunes sont comme mes héros. Ils tentent de se réinventer tout en étant confrontés à la misère et à une géographie très dense. J’ai donc voulu évoquer cette jeunesse avec urgence et fraîcheur. D’ailleurs le titre (en français: La Ligne de passe) est le nom d’un jeu de football qui se pratique dans un espace très réduit où quatre ou cinq joueurs doivent se passer le ballon sans le faire tomber. S’il tombe, le joueur est éliminé… Comme dans la vie ! »
Le poète brésilien Augusto Campos, né en 1931 à Sao Paulo, a calligraphié le mot luxo, "luxe" en français, sur un pliage. A l'intérieur, une lettre change, laissant apparaître le mot lixo, "poubelle". Sao Paulo incarne au plus près la terre de contraste sud-américaine. La "ville hospitalière", comme elle se définit, se targue d'abriter 900 000 citoyens d'origine japonaise, et près de 3 millions de descendants d'Italiens. Sao Paulo est, selon les géographes, "une mer de collines", totalement ondulée.

Véronique Mortaigne, Le Monde, 03.02.06

Quand vous roulez en voiture dans la campagne européenne, vous pouvez très bien reconnaître les lieux que vous avez découverts dix ans plus tôt. Au Brésil, c'est presque toujours impossible. C'est un pays en mouvement, la dernière frontière de cette planète.

Walter Salles

samedi 27 septembre 2008

Histoire belge

Ils débarquaient de Peruwelz par cars entiers. Ces énormes véhicules portaient chacun l’effigie de musiciens célèbres tels que Jean-Sébastien Bach. Dès qu’ils posaient le pied sur le pavé londonien, c’était pour sortir leur appareil photo – le chauffeur avait eu la délicatesse de se garer en face d’une cabine téléphonique rouge vermillon – et ôter bonnets, écharpes, manteaux, manifestement surpris par la chaleur qui règne sous nos tropiques aujourd’hui!
Tandis qu’en petits groupes ils remontaient vers Piccadilly Circus que la foule bruyante du samedi commençait à envahir, je descendais vers l’ Institute of Contemporary Art (ICA) pour voir en avant-première Mrs McGinty's Dead, le prochain épisode d’ Hercule Poirot, mon héros. A mon grand dam, David Suchet s’était décommandé à la dernière minute, remplacé au pied levé par le réalisateur du téléfilm. Quelle histoire alambiquée ! Mais drôle et filmée magnifiquement pour la première fois en haute définition. L’arrivée de Poirot dans le hameau où l’horrible crime avait eu lieu, « comme celle de Gary Cooper dans Le train sifflera trois fois » nous avait averti le réalisateur, est somptueuse : son costume trois pièces gris, son manteau noir, ses petits yeux noirs perçants donnaient à Poirot l’air d’un corbeau. L’atmosphère était chargée de menaces : la rue était déserte, une main soulevait subrepticement un rideau, et les feuilles mortes, soulevées par le vent, dansaient un ballet incessant.

vendredi 26 septembre 2008

American Dream

C'est une histoire simple. Elle se passe près de Great Falls, au coeur du Montana, USA, on pourrait la situer quelque part en France, dans un coin de Bretagne ou du Cantal. Un homme et son fils de 12 ans s'en vont chasser quelques canards, s'attardent le soir venu dans un bar, échangent peu de mots, puis rentrent au foyer, où les attend la femme - épouse et mère.

Martine Laval, Télérama, 25 septembre 2008

T. était reparti à Memphis chez ses parents pour Thanksgiving. Il adorait l’automne dont il me vantait les couleurs dans le Mississippi. Cette fois-là, avec son père et son grand-père, il devait aller camper quelques jours à Great Falls, dans le Montana. J’avais acheté un guide et je les avais imaginés au bord d’un lac, devant un feu de camp, faisant griller d’énormes poissons, décapsulant une bière, ou préparant le café du matin. Le cinéma étant passé par là, dans cette vision idyllique, je rajouterais aujourd’hui quelques animaux féroces dont un gros grizzli goulu !
Je ne me souviens plus de ce qu’il m’avait raconté à son retour, dans son accent à couper au couteau que quelques jours dans sa famille avait renforcé. Dans les premières semaines qui suivaient son retour, avant que Londres n’adoucisse ses borborygmes américains, je passais mon temps à lui faire répéter ses moindres phrases, sans que cela ne le gêne le moins du monde... Du moins, il n’en laissait rien paraître !
Sa rencontre a été si bénéfique à ma vie qu’aujourd’hui il m’apparaît en rêve quand je suis dans une phase de bonheur parfait et sans nuage. Alors j’espère continuer encore longtemps à rêver de lui.

Lorsque j'écris, les choses deviennent – redeviennent – réelles. Ecrire, c'est compenser une absence, c'est aussi un espace de liberté, imaginer des relations qui n'ont jamais existé. Les gens se parlent et ne s'entendent pas. Amants, parents, enfants, tous se loupent, irrémédiablement. La fiction apaise, mais ne donne pas de réponse : Pourquoi est-on aimé ? Pourquoi est-on abandonné ? Qu'est-ce que l'amour ? Qu'est-ce la fidélité ?


Richard Ford

jeudi 25 septembre 2008

Je rêve que tu rêves

On a toujours besoin de savoir l’heure mais on ne se demande jamais où l’on est. De temps en temps, pourtant, on devrait se demander où on (en) est : faire le point : pas seulement sur ses états d’âme, sa petite santé, ses ambitions... mais sur sa seule position topographique... par rapport à un lieu ou à un être auquel on pense. Ou bien, s’interroger, en un moment précis de la journée, sur les positions qu’occupent, les uns par rapport aux autres et par rapport à vous, quelques-uns de vos amis, imaginer leur déplacement dans l’espace.

Espèces d’espaces de Georges Perec

La pendule de la salle, c’est sûr, on n’aurait pas pu nous la voler tant elle m’hypnotisait. On avait pris soin d’empiler sur nos tables d’énormes dossiers à la couverture acidulée que la réunion consistait à survoler dans une ambiance hostile. On essayait de nous insuffler l’esprit d’équipe, mais cela était presque unanimement accueilli par des mines furibondes, des moues dubitatives, des haussements d’épaules, sans parler des longs regards entendus échangés entre mauvais coucheurs.
Je savais parfaitement où j’étais par rapport à lui à ce moment-là. Il marchait sur le quai de la station Nippori. Traînant sa valise, il se dirigeait machinalement vers la sortie Nord de la station, celle qui débouche près du cimetière de Yanaka dont il longeait maintenant les hauts murs sur sa gauche. Il dépassait ensuite le Hongyo-ji, sur sa droite, temple où l’on venait contempler la lune il y a quelques siècles, et où le poète Issa, qui y vécut, composa ce poème :

Soulagé
La lune brille
Je suis arrivé à Tokyo

Que rentrer chez lui le conduise sur le lieu-même où Tokyo avait pris souche (le guerrier Ota Dokan avait choisi cette colline pour y construire un fortin en 1457), me paraissait éminemment significatif. Mais il était bien à mille lieux d’y penser à l’instant où il arrivait dans sa rue et ouvrait sa porte. Il pensait peut-être au courrier qui l’attendait, s ‘il y avait quelque chose dans le frigidaire, et à cette envie de dormir qui le tenaillait mais à laquelle il devait résister encore quelques heures.
J’ai été brusquement tirée de ma rêverie, l’abandonnant à regrets dans son vestibule. Plus tard je réaliserais que je n’avais pas tenu compte du décalage horaire, et qu’il devait dormir à poings fermés au moment où je songeais à lui. Peut-être nos rêves s’étaient-ils croisés dans la stratosphère, et que si je me sentais si heureuse et libre lors de cette réunion, c’était parce qu’il me rêvait ainsi, à des milliers de kilomètres de là.

mercredi 24 septembre 2008

黒沢 清

Jamais je n'ai autant compris ce qu' Agnès Varda voulait dire quand elle parlait, en l’an 2000, à la sortie des Glaneurs et la glaneuse, des différents voyages qui sont à l'origine d'un film: celui que l'on fait lors de son tournage, au gré du hasard parfois ; les voyages pour accompagner et présenter le film fini, de festival en festival à travers le monde ; et puis celui que l’on fait vivre aux spectateurs. Un jour on se retrouve à Venise, puis on fait un petit tour à Toronto, la semaine suivante on parle du film noir japonais à San Sebastian en Espagne, et puis on nous attend à New York, puis Vancouver, et Tokyo. Je me plais à imaginer Jia Zhangke et Yu Lik wai dînant un soir avec Takeshi Kitano quelque part dans le monde, loin de chez eux, et voici qu’ils avisent Kiyoshi Kurosawa qui dîne en solitaire à une table: « Kurosawa-san venez vous asseoir avec nous ! Vous savez qu’il y a une fille qui porte le même prénom que Varda, et qui se pâme à longueur de billets sur nos doux minois ? » On peut rêver !
On pouvait lire la fatigue sur le visage de Kiyoshi Kurosawa lors d'une conférence de presse à San Sebastian, ce qui le rendait d’autant plus charmant. Il s’est passé quelque chose de rigolo ce jour-là. Les journalistes posaient leurs questions en espagnol. L’interprète traduisait en japonais – les 4 cinéastes japonais répondaient en japonais… tout allait comme sur des roulettes. Quand soudain une question a été posée en anglais ! Patratrac, la belle mécanique s’est emballée. L’organisateur de la rétrospective sur le film noir japonais a traduit la phrase anglaise en espagnol pour le traducteur, mais comme il n’avait pas bien compris la question, qu’il y avait un flottement embarassant, il a eu cette phrase que je trouve hilarante et qui est presque une petite victoire: "C'est que nous ne nous attendions pas à une question en anglais ». C’est quand même un festival international! Il a fallu trouver quelqu’un qui parle à la fois anglais et espagnol, pour que tout se remette en marche. Pendant ce temps, les yeux malicieux de Kiyoshi Kurosawa se plissaient de joie.
Le fait que je sois assurée depuis hier de voir les derniers films de Kitano, Jia ZhangKe et Varda au London Film festival dans une semaine est surement à l’origine de ce billet ! Comme le corbeau de la fable, je ne me sens plus de joie !

Le bonheur est en haut de l'escalier

En bas de cette escalier moussu et glissant, on trouve des caves à vin, creusées dans la roche et laissées à l’abandon depuis le remembrement et l’arrachage des vignes.

J’ai mis le nez à travers les planches en bois qui leur servent de portes, mais l’obscurité ne m’a rien dévoilé de ses secrets. C’était une petite clairière ensoleillée, surplombée de grands arbres, perdues parmi la mousse et la vigne vierge. Le sol était boueux et tapissé de feuilles. Je n’ai jamais vu autant de papillons !
Aujourd’hui, je vais un peu passer la journée dans les tréfonds d’une cave humide. Ce n’est qu’en fin de journée que je vais pouvoir grimper cet escalier 4 à 4, retrouver la tranquillité et croquer les fruits rouges de la vie.

Je me souviens, quand j’ai pris la photo, avoir pensé à l’impressionnant escalier qui mène au petit temple au sommet du Mont Atago, en plein Tokyo, et qui à l’ère Edo, était le point culminant de la capitale.

lundi 22 septembre 2008

On ira, où tu voudras quand tu voudras...

Personne n’a encore parlé d’été indien cette année. Et je crois que c’est trop tard d’ailleurs. Je préfère me geler les orteils que de mettre le chauffage : ce serait vraiment mettre fin à une certaine forme de liberté...

Paris, un jour d'automne


Ce jour-là, ils dînèrent au sommet des buttes, dans un restaurant dont les fenêtres s'ouvraient sur Paris, sur cet océan de maisons aux toits bleuâtres, pareils à des flots pressés emplissant l'immense horizon. Leur table était placée devant une des fenêtres. Ce spectacle des toits de Paris égaya Saccard. Au dessert, il fit apporter une bouteille de bourgogne. Il souriait à l’espace, il était d'une galanterie inusitée. Et ses regards, amoureusement, redescendaient toujours sur cette mer vivante et pullulante, d'où sortait la voix profonde des foules. On était à l'automne; la ville, sous le grand ciel pâle, s'alanguissait, d'un gris doux et tendre, piqué çà et là de verdures sombres, qui ressemblaient à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac; le soleil se couchait dans un nuage rouge, et tandis que les fonds s'emplissaient d'une brume légère, une poussière d'or, une rosée d'or tombait sur la rive droite de la ville, du côté de la Madeleine et des Tuileries. C'était comme le coin enchanté d'une cité des Mille et Une Nuits, aux arbres d' émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis. Il vint un moment où le rayon qui glissait entre deux nuages, fut si resplendissant, que les maisons semblèrent flamber et se fondre comme un lingot d'or dans un creuset.

La Curée d'Emile Zola

dimanche 21 septembre 2008

Il automne à pas feutrés...


Enfin l'automne arriva. Toute la famille alla passer un jour en vendanges: il ne faisait pas tout à fait si chaud que dans l’été ; l’air était doux, & le ciel serein ; les ceps de vigne étaient chargés de grappes noires, ou d’un jaune d’or ; les melons rebondis, étalés sur des couches, répandaient une odeur délicieuse ; les branches des arbres courbaient sous le poids des plus beaux fruits. Ce fut un jour de régal pour Fleuri, qui n’aimait rien tant que les raisins, les melons, & les figues. (...)
« Ce beau temps, lui dit son père, va bientôt passer : l’hiver s’achemine à grands pas vers nous pour rappeler l’automne.
- Ah ! (...) je voudrais bien qu’il restât en chemin, & que l’automne ne nous quittât jamais.

L’Ami des Enfants d’Arnaud Berquin (1782)

samedi 20 septembre 2008

Par le menu

Les coings de la confiture du petit-déjeuner
Les tomates rouge vif et goûteuses des hors d’oeuvre
Les branches de cèleri qui servaient d’écrin à la salade au crabe
Les divers légumes de la soupe du dîner
Les haricots verts qui accompagnaient le rôti de veau
Les aubergines du savoureux poulet rôti
Toutes les salades vertes aux feuilles craquantes
Les raisins du vin sur la table et du Champagne versé sur le cassis
Les noix et les figues dans le saladier sur la table
Jusqu’aux chèvres qui ont servi à faire le lait du fromage du même nom... tout venait du jardin derrière la maison.

Moi j’aurais planté en priorité l’arbre aux oeufs en gelée et celui aux babas au rhum et aux Polonaises. Dans mon jardin je récolterais des crèmes aux amandes ou à la châtaigne, de voluptueux fromages blancs, des délices de lait fondant à la noix de coco...

vendredi 19 septembre 2008

Il fait beau, il fait chaud, c’est inespéré !


Il y a canard et canard

Je vais à la fac. Dans une rue adjacente je croise le réalisateur/directeur de la photo chinois Yu Lik wai. Dans ses mains « il tient le monde », je devrais dire plutôt : le journal Le Monde. Il entre dans le hall de l’université et dépose le monde sur le comptoir de l’entrée. Je me précipite pour saisir le monde (le canard) car Yu Lik wai l’a touché. Il y a des stands installés dans ce grand hall : on y vend de la mousse de canard. J’en achète et je me réveille.

tour tour Tours

En sortant de la gare le thermomètre indique 28º. Je me dirige d’un pas assuré vers le boulevard Magenta pour prendre le bus nº 30 en direction du Trocadéro. En vérité je marche tout droit devant moi au petit bonheur la chance et tourne à gauche sur la première grande artère que je vois, et je tombe juste. Nous dépassons le Moulin Rouge, le Parc Monceau, l’Arc de Triomphe. Des touristes anglais dans le bus s’impatientent : « On arrive quand à la Tour Eiffel ? » demandent-ils à la cantonade. L’homme a le nez dans un plan. Ils engagent la conversation avec leur voisine et comparent Paris avec Londres : cette dernière est pour eux, comme pour Rimbaud autrefois, une vraie Babylone. Je ne m’en mêle pas. Je vais voir Dans la ville chinoise, une exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Pour moi, le clou de l’expo est Cry me a river, le dernier court-métrage de Jia Zhangke, tourné à Suzhou - la Venise de l’Orient - avec le beau Guo Xiaodong, le héros du formidable Une jeunesse chinoise (Summer Palace) de Lou Ye. Pendant le déroulement du film, on entend le mot « Jia » répercuté à travers les salles : quelqu’un a dû presser l’idéogramme qui correspond au mot maison sur l’ordinateur de l’entrée. Les 2 couples du film sont dans un restaurant au bord d’un étang. Derrière eux, un peu comme Pierrot et Colombine, deux personnages de l’Opéra chinois entonnent une balade : je reconnais le thème-phare du Pavillon des Pivoines que j’ai vu en juin. Pourquoi Jia Zhangke a-t-il choisi cette chanson ? Le film ne dure que 19 minutes, mais on pourrait écrire une thèse dessus. En sortant je marche en direction de la Tour Eiffel. Je pense à sa cousine de Tokyo. J’aperçois au loin la Tour Montparnasse. Coup de chance, dans une petite rue le bus 82 y va justement !
Mais où et quand m’arrêter ? Sur l’itinéraire rien n’indique l’arrêt Tour Montparnasse. Mais voici qu’une dame aveugle monte dans le bus et annonce qu’elle s’arrête « devant la tour ». Je n’ai plus qu’à la suivre... C’est assez cocasse !
Avant mon TGV pour Tours j’ai le temps de déjeuner, d’aller au cinéma – l’ennuyeux La fille de Monaco d’Anne Fontaine – et de dévaliser la Fnac !


Une femme m’adresse la parole mais je ne reconnais pas tout de suite qu’elle me parle en français... C’est que je suis encore tout à mes plaisirs, pas vraiment encore en France mais toujours dans mon petit monde.

jeudi 18 septembre 2008

Retour au pays natal (mais pas vraiment)

Quand le regard de Toyosaburô s’est déplacé de l’arbre jusqu’au ciel, il a senti son cœur se gonfler brusquement. Dans un coin du ciel, son pays natal se dessina dans sa mémoire, aussi nettement que la marque noire d’un point... Le point se trouvait bien loin, mais il le vit aussi distinctement que s’il était sur sa table.

La Voix dans « Petits contes de printemps » de Soseki

mercredi 17 septembre 2008

Voies et Voix

6h du matin, le jour du départ : un Anglais en short bleu délavé de pépé provençal dans la salle d’attente ultra-moderne de la gare de Saint Pancras. Je l’imagine débarquer Gare du Nord dans cette tenue...
A Calais, un groupe de femmes monte dans le train (elles sont vendeuses dans une boutique et se rendent au séminaire Carroll à Paris). « Les gens ne sont pas à leur place ! » s’énerve l’une d’elles, dépitée : comme une volée de moineaux, ceux qui se sentent visés se lèvent.
A mon grand plaisir la rame se transforment en volière. Elles s’échangent des anecdotes sur leurs magasins respectifs. Leur quotidien m’enchante. Je suis tout ouïes : véritable bain de jouvence pour mes oreilles engourdies. Enfin ! du vrai français avec d’authentiques sujets de conversations français dedans, porté jusqu’à moi par des voix françaises musicales dont je capte toutes les subtilités... J’ai l’impression d’avoir été sourde jusque-là et que les gens que je croise, et à qui je chipe des bribes de conversations, s’expriment comme dans un film !
Un garçon à la voix douce, dans le train qui entre en gare de Tours et qui chuchote à son portable: « Il y a des choses qui ne se disent pas » et « ma tante et mes cousines disent que tu nous as zappés ».
Tous ces gens qui s’épanchent dans leur portable au sujet de leur travail... Toujours les mêmes préoccupations qui reviennent en boucle (inimitiés entre collègues, horaires abrutissants, réunions interminables, clients casse-pieds) : je me jure, à l’avenir, de bannir ces sujets de ma conversation - tout en sachant que c’est un voeux pieux.
Vue d’Indre-et-Loire, ma vie londonienne m’apparaît soudain bohême, une vie de cigale qui n'est pas ancrée dans la vie réelle. Etonnant comme je l’ai mise volontiers en sourdine pour pouvoir assumer les rôles de fille, de nièce, de cousine, de belle-fille, de soeur... Je m’oublie et tous les livres et les disques que j’achète c’est pour quelqu’un d’autre, pour ailleurs, pas pour ici : d'ailleurs je ne pourrai ouvrir l'un de ces livres qu’en repartant pour Londres.
Parfois, quand je me retrouve seule, ce qui a été très rare, mon coeur se serre, je me sens aux extrémités de mon être, presque au point de non retour... J’aperçois dans une librairie une affiche qui lance le concours de l’autoportrait. Peut-être c’est ma voix qui me représente le plus : une inconnue me dira que j’ai un accent anglais quand je parle français. Personne de ma famille ne m’en a fait encore la remarque.

Je préfère n'être personne que moi-même, jouer avec mon "soi" qu'avec mon "moi", pour reprendre la formule de Jouvet. Je ne m'intéresse qu'à une chose : exprimer de petites choses qui me touchent, et partager un moment de vie intense avec une équipe. Faire des rencontres humaines. Ce qui me plaît, c'est que la réussite d'un film soit celle d'une collectivité. Vivre l'instant. Trouver des frères et des soeurs de jeu. Le reste a peu d'intérêt. Il faut disparaître. Le rôle s'en va, comme une vieille peau, une mue. Je préfère laisser des traces que des preuves.

Florence Loiret-Caille, Le Monde, 17.09.08

mardi 16 septembre 2008

La force des choses


C’est en arrivant à Tours dans la soirée du 11 que j’ai appris qu’il y avait eu un incendie dans le Tunnel sous la Manche et que les Eurostars étaient immobilisés « jusqu’à nouvel ordre ». J’ai eu l’impression d’être une fugitive qui avait brûlé les ponts derrière elle pour qu’on ne puisse la rattraper. Et puis j’ai pensé que c’était une aubaine, que je n’allais pas pouvoir rentre chez moi d’ici longtemps, ou peut-être même jamais plus. Pendant 5 jours les informations les plus contradictoires ont circulé, et malgré la visite du Pape, on ne savait plus à quel saint se vouer ! Hier, à la Gare du Nord, j’aurais aimé qu’on me dise de revenir le lendemain car je fourmillais d’idées pour remplir une journée-surprise à Paris... mais même si mon train initial avait été annulé, j’ai pris celui qui se présentait. Ce qui m’a étonnée c’est le calme qui régnait dans la salle d’attente, comme si, chacun dans notre coin, nous savourions le privilège de rentrer en Angleterre. Le voyage durait plus longtemps mais je n’ai pas vu les heures passer car j’étais plongée dans la passionnante biographie de Louis XIII de Jean-Christian Petitfils. En arrivant chez moi, j’ai vite effacé les traces de mon voyage. Mais je sens bien en moi qu’il a remis des choses en place, qu’il a fait place nette, que je suis un peu chamboulée quand même parce que je n’ai pas eu un moment à moi. J’attendais avec impatience de me retrouver, de me ré-apprivoiser.

dimanche 14 septembre 2008

A Tours en France (2)

J’espère qu’aujourd’hui nous serons allés au Prieuré de Saint Cosmes, visiter la maison de Ronsard. Depuis que j’ai vu et revu Ô saisons, ô châteaux d’Agnès Varda, j’ai envie de vraiment visiter le Val de Loire où je n’ai passé que 8 ans de ma vie. J’aime dans ce documentaire la voix qui récite des vers de Ronsard qui se marient si bien aux images d’Agnès V.


Brod n'avait pas tenu la promesse faite à Kafka de détruire l'ensemble de ses écrits. A sa mort, en 1968, il avait notamment légué à sa secrétaire, Esther Hoffe, une partie de ses archives. Esther Hoffe aujourd'hui morte, ce sont ses filles, Hava et Ruth, qui sont en possession de ces trésors - parmi lesquels, pense-t-on, le manuscrit de Préparatifs de noces à la campagne. Décideront-elles de les vendre ou d'en faire don, nul ne le sait. Nul ne sait d'ailleurs où elles ont stocké les précieux papiers. Les chercheurs sont sur les dents, les autorités israéliennes s'inquiètent à l'idée que ces manuscrits pourraient quitter le pays, et les médias sont sur la brèche. Mais les vieilles dames refusent obstinément toute interview. A 74 ans, Hava Hoffe, arrivée de Prague à l'âge de 10 ans, commente ironiquement : "Kafkaïen, non ?"

Kafka pornographe ? de Florence Noiville (Le Monde, 20.08.08)

Quelle attitude stupide, ma bonne dame ! Elle me met hors de moi ! Le dernier Kafka que j’ai lu c’est la nouvelle Un médecin de campagne, car je pensais voir dans un cinéma de Ginza le dessin animé Kafka Inaka Isha de Koji Yamamura, tiré de cette nouvelle (ICI : j’aime la signature de Kafka et celle de Koji Yamamura) et ICI (la bande annonce). Malheureusement je n’ai pas pu.

vendredi 12 septembre 2008

A Tours en France (1)


Si tout marche comme sur des roulettes, je suis à Tours depuis hier soir. Aujourd’hui je vais vraisemblablement passer mon après-midi à me balader dans la ville : au cinéma, dans les librairies, dans les maisons de la presse, et les papeteries. Je vais remonter la rue Nationale jusqu’à la Loire. La routine quoi... dans cette ville où je ne connais plus que deux personnes en tout et pour tout. Je suis bien loin de l'Angleterre!

La littérature n'est faite pour rien d'autre que pour être belle. Un point, c'est tout.... une de ses fonctions consiste tout de même à transmettre l'amour de la langue... La littérature a aussi pour fonction... de préserver les choses de l'effacement, de l'oubli. J'aime ce récit de Borges qui s'intitule Le Témoin et qui s'interroge sur les choses qui s'effacent avec la mort de chacun de nous : « Qu'est-ce qui mourra avec moi quand je mourrai ? Quelle forme pathétique ou périssable le monde perdra-t-il ? La voix de Macedonio Fernández, l'image d'un cheval roux dans le terrain vague entre les rues Serrano et Charcas, une barre de soufre dans le tiroir d'un bureau d'acajou ? », écrit Borges. Eh bien non, tout ce qu'il cite, justement... toutes ces très petites choses, ces visions d'enfance, ça ne mourra pas avec lui, puisque c'est écrit. (...) Transmettre aux générations postérieures des choses qu'on a vues et qui, grâce à ça, ne mourront pas. Faire en sorte que le passé ne soit pas un champ de ruines et de mort, mais un territoire que l'esprit peut sillonner, dont le présent peut s'inspirer afin, si possible, de n'être pas stérile, vain, répétitif.

Olivier Rolin, Télérama, 20.08.08

mardi 9 septembre 2008

Pour vivre heureux...

La photo que j’aurais aimé mettre ici :

Sheila et Ringo paraissaient au comble du bonheur. L’amour qu’ils ressentaient l’un pour l’autre illuminait leurs deux visages. Ils souriaient aux anges. La tête de Sheila reposait au creux de l’épaule de Ringo. Sa joue à lui caressait tendrement les cheveux de Sheila. Ils se tenaient par la main . Ils se baladaient en forêt. Le cliché semblait volé, comme si le photographe s’était caché derrière un arbre ou perché sur une branche tel un oiseau de proie. La légende de la photo disait : Pour vivre heureux vivons cachés !

Bien sûr j’y ai vraiment cru à l’époque que Sheila et Ringo avaient été surpris dans une promenade en amoureux par un photographe indélicat. Je n’ai pas compris que, loin de vouloir rester cachés, ils participaient, au contraire, à une campagne publicitaire pour leurs disques respectifs ! Surtout, je ne comprenais pas comment on pouvait être heureux en se cachant, car cela évoquait en moi la peur, la solitude, l’abandon et le rejet. C’est aujourd’hui que cette légende anodine et cliché prend tout son sens, et que me revient en mémoire cette photo du couple de chanteurs yéyé, qui s’était séparé dans les mois qui suivaient !

lundi 8 septembre 2008

La terre est bleue comme une orange

Puisque mon cher ordi ne me laisse pas mettre d’image - pour des raisons que la raison ignore et que je n’ai ni le temps ni l’envie d’explorer, je vous laisse imaginer la photo que j’ai sous les yeux :

Le ciel est d’un bleu Majorelle mais nous sommes bien loin de Marrakech
Les nuages épars sont bleu Klein.
La mer onctueuse est d’un bleu saphir satiné : on a envie d’y plonger le bout des doigts, juste pour vérifier si la couleur de l’eau déteindrait sur eux.
Le bout de plage est bleu nuit et le croissant de lune, tout là-haut, derrière son halo de brume, est blanc.
Le soleil a laissé au fond du ciel, dans son sillage, une nuée rose qui s’évapore.

Cette photo est d’une beauté stupéfiante et je n’ose imaginer ce qu’on peut ressentir devant un tel spectacle, ou quand on découvre, après-coup, sur un bout de pellicule, que l’on a capturé une telle image.

C’est tout ce que j’aime... la ligne entre le ciel et la mer, entre la mer et le sable. L’horizontalité de la plage... C’est le plus beau paysage du monde, c’est le seul spectacle complètement nourrissant pour l’esprit et pour l’âme.
Agnès Varda au Festival de Venise au sujet de son nouveau film
Les Plages d’Agnès (2008)

Sinon j’ai réservé ce matin une chambre d’hôtel à Tokyo et une chambre d’hôtel à Kyoto. Je vois des étoiles...

dimanche 7 septembre 2008

Le temps qu'il fait: traduction (pour débutant)

Il pleut, il pleut, il pleut sur Londres
depuis une semaine, ou bien deux
Le ciel est gris gris gris et gris
humide et sombre
noir et zébré d’éclairs dorés
Il fait frais et froid

Bourrique et chèvre

Jusqu’à hier soir mon ordi marchait normalement – si l'on peut dire vu que je ne pouvais plus accéder à mon blog pour une raison inconnue. Cela jusqu’à minuit...
6h plus tard, patatrac : il ne marche plus du tout. Il se traîne comme une limace. Je l’imagine infesté de tous les virus de la création car il m’est devenu impossible de faire marcher l’anti-virus...
7h plus tard, après des manips désespérées, tout marche de nouveau et cela tient du miracle !
Je me remets au blog dès demain !

lundi 1 septembre 2008

Le mois le plus tendre

It is September. Hark! Somebody is letting off a gun. They are shooting the poor birds. Poor thing! What bird is it? It is a partridge. (...) Bring the ladder, and set it against the tree. Now bring a basket. We must gather apples. (...) Shake the tree. Down they come. (...) We will have an apple-dumpling. (...) Apples make cyder. You shall have some baked pears and bread for supper. Are these apples? No, they are quinces, they will make marmalade.


Lessons for Children de Anna Laetitia Barbauld (1778)


Ce serait bien que le mot « septembre » s’écrive avec un « a ». Alors tout changerait. Septambre serait associé aux tons dorés de l’automne, ce serait le mois-bijou du calendrier. Les quelques jours de vacances çà et là qui me restent, dans ce mois tant décrié, et qui font comme de petits carreaux clairs dans mon agenda, sont un peu comme ces petits « organismes fossiles » que l’on retrouve souvent pris dans cette résine : des souvenirs d’un temps si proche mais qui s’effiloche, celui de l’été 2008.

Tout arrive...

Je n’arrivais pas à me connecter depuis une semaine, comme ça.
J’avais même perdu l’envie de me connecter...
J’ai enfin compris ce que Java script voulait dire...
Maintenant que je peux de nouveau me connecter, vais-je continuer à bloguer ?
Le bon roi François avait raison de dire « Souvent femme varie, fol qui s’y fit » !